mardi 17 novembre 2015

Ton deuil national et ton état d'urgence dans ton cul, salope ! (I)

La traîtrise c'est maintenant


Première partie ce jour, la plus aisée. La suite j'espère bientôt, mais le temps passe si vite que le début de ce texte me semble déjà daté, trois-quatre jours après le premier jet... Bonne lecture !


Le foot, la musique, l'alcool… Le divertissement. On peut dire tout ce qu'on veut, ces gens-là ont le sens du symbole. Vendredi 13, France-Allemagne qui va jusqu'à son terme malgré les bombes… Drôle de visage du couple franco-allemand ! Même le nom du groupe qui jouait au Bataclan : Eagles of death metal - la mort métallique, oui, on peut le dire comme ça. Complétons le tableau avec la note juive de rigueur, le Bataclan abritant régulièrement des cérémonies visant à recueillir des fonds pour soutenir le brave soldat israélien que le monde non-occidental entier nous envie, et il n'y a plus qu'à conclure, une fois de plus, à la logique des arabes religieux.

(Difficile de ne pas citer ici ce texte cardinal écrit par le maître après les attentats de Madrid. Les quelques points de désaccord que je peux avoir avec ces thèses ne sont que peu d'importance par rapport à son effet, lorgnons du côté de Wittgenstein, thérapeutique.)

Il n'y a dans tout cela rien de surprenant : les arabes religieux frappent le peuple démocrate ennemi dans ses religions sécularisées (le sport), les arabes religieux frappent le peuple démocrate ennemi quand il boit des coups le week-end, comme si ce peuple n'était pas en guerre, ou comme si la guerre ne rien ne devait jamais changer à ses bonnes habitudes de - expression que le vieux Céline prononçait avec dégoût - « bons vivants » - dont certains sont désormais de bons morts, pour l'éternité des siècles et des siècles, jusqu'à la résurrection.

Ceci (les attaques) en payant comme d'habitude de sa personne, en sachant que l'on va y passer, qu'à la fin le mec y meurt : ces arabes religieux n'en sont pas encore à l'âge des drones. Ils peuvent même (erreur technique ?) crever quasiment gratuitement, comme ceux qui sont partis en fumée au Stade de France.


Bien évidemment, lorsque l'on se vit comme dépossédé par ses « représentants » mêmes de toute possibilité de participer à un choix collectif sur le présent et le futur de son pays, comme c'est mon cas et le cas de beaucoup de Français, on a quelques raisons de trouver que ces messieurs arabes religieux prennent un peu facilement la vulgate démocrate au mot, que cela fait longtemps que le peuple ici n'est plus rien, et que leurs actes ne sont pas sans parenté avec nos fameuses guerres d'ingérence.

Et certes il est tentant, dans cet ordre d'idées, de se dire que si les Français étaient un peu plus maîtres de leur destin, et avaient donc une politique extérieure plus conforme à leurs intérêts, s'ils n'avaient pas été filer du pognon et des armes à des arabes religieux qui ont ensuite participé à l'aventure de l'État islamique - de même que les Américains se sont repris quelques afghans rebelles dans la gueule de leurs deux tours à la con -, nous n'en serions pas là. Malheureusement, sans même mentionner le fait que pour quelques-uns de nos compatriotes il est trop tard, nous n'en savons rien. Manipulation de l'Empire ou pas, l'État islamique a des raisons tout à fait objectives de nous détester. Laurent Fabius a participé à armer ces arabes religieux, il est responsable et coupable (Fabius et le sang français, une longue histoire…), mais même sans Laurent Fabius ces attentats auraient pu avoir lieu.

Il serait par ailleurs utile d'avoir à l'esprit qu'il y a toujours du pétrole et du gaz naturel au Moyen-Orient : ce qui dans les années 70 était le seul facteur d'explication des conflits particuliers à cette zone semble avoir disparu des radars idéologiques au profit des explications d'ordre religieux. Il semble pourtant que les rivalités de ce point de vue entre la Syrie et le Qatar, puis entre la Russie et les États-Unis (et donc la France, en ce moment), sont à prendre en considération. Dieu sait que je pense du mal de nos gouvernants - je finirai là-dessus -, mais il faut bien reconnaître que tous les États riches et industrialisés sont ici dans la tourmente du besoin permanent d'énormes quantités d'énergie, et que céder des emblèmes bling-bling tels que le PSG ou le Crillon au Qatar ne suffit pas à garantir que ces besoins soient durablement satisfaits.

Autrement dit : avant de parler des États-Unis, des musulmans, du fondamentalisme, de la religion en général, il serait peut-être de bonne méthode comme de saine humilité de parler de nous. Il se trouve que j'avais prévu pour ce week-end un petit texte sur l'ascension programmée de Marine Le Pen. Le point de départ en était le constat qu'il était devenu, en quelques mois, possible et légitime de poser des questions sur l'immigration et l'Islam, sans être automatiquement considéré comme un participant moral rétroactif à la rafle du Vel' d'Hiv' et à l'extermination des Juifs d'Europe, mais que ce phénomène, qui en soi est une bonne nouvelle, ne devait pas conduire les Français à s'exonérer de leurs très nombreux défauts actuels. Pour résumer : ce n'est pas parce que les arabes musulmans nous font chier que les Français ne sont pas des cons. Je pensais notamment citer l'intéressant petit livre de Pierre Manent, Situation de la France. Je vais réutiliser tout cela à la lumière des attentats d'avant-hier et des réactions qu'ils ont suscitées.


La France est certes un merveilleux pays et l'art de vivre français une bien belle chose, mais on a un peu tendance à oublier, ici comme dans d'autres domaines, que cet art de vivre, dont les contours sont dessinés par certains rapports à la gastronomie, la gaudriole, les rapports entre les sexes, la capacité à profiter des bons moments de l'existence, etc., cet art de vivre que les Anglo-Saxons nous envient et avec lequel depuis deux jours il nous lèchent le cul - et cela semble plaire au Français de se faire lécher le cul par ceux qui passent leur temps à le défoncer, ça fait moins mal -, alors que depuis toujours ils font tout pour en détruire les fondations,

on a tendance à oublier que cet art de vivre n'est pas sorti tout armé des cuisses de la Liberté guidant le Peuple, mais d'une civilisation qui a sa propre histoire.

J'ai déjà cité cette phrase de Céline, qui j'espère m'épargnera et vous épargnera un long discours : " “ La civilisation de l’Europe tient sur un trépied : un pied c’est le bistrot, l’autre l’église et le troisième le bordel ! ”. Évidemment, un trépied, ça tient ! On a supprimé le bordel, maintenant tout tombe !" (la première partie est attribuée par lui à des amis sud-américains, le tout date de 1957). Sans entrer dans trop de détails, et encore moins évoquer la question du bordel, l'idée est que cet art de vivre est issu et fait partie d'une histoire dans laquelle la religion chrétienne, puis catholique, avait sa part : qu'il résulte d'un équilibre entre différentes forces à la fois solidaires et antagonistes. Je ne vais pas vous ressortir Louis Dumont, mais l'idée est celle-là : c'est aussi parce qu'il y avait des moines et des bonnes soeurs que l'on pouvait aller aux putes et même draguer les femmes mariées le coeur (un peu trop) léger.

Un art de vivre ne se suffit pas à lui-même. Votre serviteur ne jouera pas les prix de vertu, il aime la bière, le vin, la bonne chère et la bonne chair, il est très heureux que ses ancêtres lui aient légué une gastronomie et une certaine idée de la légèreté nécessaire aux rapports entre les sexes, mais jamais il ne lui viendra à l'esprit d'en faire le fin du fin de notre place sur terre ou le nec plus ultra de l'élévation de l'esprit humain. Les étrangers peuvent venir profiter de nos restaurants (agressés par la junk-food et les kebabs, chinois, etc.) et, à une époque, de nos bordels (le puritanisme est passé par là…), en séparant ces aspects de notre civilisation d'autres aspects, mais nous-même avons tort de croire pouvoir le faire, un art de vivre a besoin de soubassements. Le nôtre est actuellement en lévitation, exactement de la même manière, et pour des raisons analogues, que la bulle de nos finances publiques. Dans les deux cas, cela ne peut durer indéfiniment.

Disons-le différemment. S'il s'agit de pleurer des bobos qui allaient boire quelques coups avant d'en tirer un ou deux, et de vouloir impressionner le monde entier avec de telles « libertés » , on ne va pas aller loin. Il ne s'agit pas non plus, je crois malheureusement devoir le préciser, de plaider pour la réouverture des maisons closes et/ou de pousser les gens aller à la messe. Il s'agit de retrouver de nouveaux équilibres, les anciens ayant disparu - et pour cela, ne pas croire, ne plus croire que l'on puisse faire sans la religion, laquelle n'est jamais que l'expression des idéaux les plus élevés de l'homme, ou de croire que la religion a tort de se mêler des questions de lois ou de moeurs, alors que c'est évidemment l'une de ses fonctions. Si des équilibres nouveaux peuvent être trouvés, il est vraisemblable que ce sera dans l'articulation des tensions entre esprits religieux et athées, comme ce fut le cas en France depuis les guerres de religions et l'apparition sur notre sol de religions différentes. Car les religions sont différentes.


Voilà qui nous amène à l'Islam. Allons-y franchement : il faut à la fois accepter le fait que l'Islam soit une religion, et assumer que c'est une religion de valeur humaine certes, mais de peu de valeur intellectuelle - sauf bien sûr pour les convertis occidentaux qui y apportent leur savoir occidental avec eux.


A suivre... En attendant, faîtes comme les Palestiniens sous les bombes d'Israël : des enfants ! des enfants ! Croissez et multipliez !


La procréation c'est maintenant