jeudi 1 septembre 2005

Israël-Palestine : c'est simple.

Un tour d'horizon de quelques blogs ici et là fait apparaître deux sujets principaux : Nicolas Sarkozy et Israël. (Il est d'ailleurs amusant que l'on ne les lie pas plus, mais là n'est pas le sujet.)

Concernant le premier, nul doute que l'occasion se présentera de l'aborder ici dans les mois à venir. Je m'efforcerai alors d'expliquer en quoi ce catholique autoproclamé est un remarquable représentant de l'"anti-France" (à laquelle je ne donne certes pas le même sens que C. Maurras, mais patience).

Concernant le second... J'ai moi-même un peu donné dans ce qui est presque un genre littéraire au début de ce blog, je comprends bien que ce problème soit sérieux, intéressant, préoccupant... Il faudrait tout de même savoir de quoi l'on parle et pourquoi l'on en parle.

Soient quelques données de base :

- Maxime Rodinson a brillamment résumé le "droit" des Juifs à créer Israël, en le comparant au droit qu'aurait eu une communauté tsigane à revendiquer Sète et ses alentours pendant l'occupation allemande, sous le prétexte que deux mille ans auparavant des représentants de cette communauté en auraient été chassés et qu'elle se trouverait actuellement persécutée à l'autre bout du monde. Le même Maxime Rodinson admettait par ailleurs que maintenant que cet état israélien était créé, qu'il comportait plusieurs millions de personnes, il fallait bien faire avec et chercher les solutions les plus pacifiques au problème posé par la création de ce nouvel état.

- Lequel est soutenu par la nation la plus puissante du monde, et ça n'a pas l'air près de s'arrêter.

- Beaucoup de gens plaignent, ont de la sympathie pour ou soutiennent les Palestiniens, mais d'un point de vue géopolitique global, tout le monde s'en fout et se contente très bien de leur situation. Ah, même Chavez ne peut pas tout faire ! Je n'aime pas du tout la qualification de "peuple martyr", il faut cependant avouer que les souffrances des Palestiniens arrangent nombre de gouvernants. Mais je suis déjà en train de me faire passer pour un spécialiste que je ne suis pas.

De tous côtés on se plaint que les problèmes du proche-Orient soient importés en France, mais il ne peut en être autrement. Il n'y a malheureusement sans doute pas qu'Etienne Balibar pour croire que si on arrivait à un accord dans cette partie du monde le monde entier s'en porterait mieux et que tout cela peut n'être qu'une question d'altruisme. Je n'ai ni l'envie ni le temps de creuser les intentions de tous ceux qui émettent une opinion ou un diagnostic sur cette question, j'aimerais que de temps à autre ils disent un peu clairement que c'est par rapport à une certaine idée de la France ou d'eux-mêmes qu'ils se permettent de s'occuper d'une situation qui évolue très bien, si j'ose dire, sans eux. Dans sa balourdise et son arrogance Alain Finkielkraut ne laisse au moins que peu de mystère sur l'égoïsme personnel et communautaire de ses positions. Les jeunes musulmans des cités dont on parle tant font encore moins dans l'hypocrisie quand il s'identifient (est-ce si vrai d'ailleurs ?) aux Palestiniens, que ce soit par sens de l'oumma ou par rapport à leur propre situation.

Je comprends bien que sur un sujet où les manipulations n'ont jamais manqué une guerre de l'information a lieu, qui ne laisse pas de répit à ses combattants, bénévoles ou stipendiés. Je ne prétends pas que ceux qui évoquent ce sujet ne le font pas sincèrement, ou, disons, sans réelles convictions. Je soutiens encore moins que seuls les spécialistes seraient habilités à le faire. Et bien sûr on peut toujours penser ou se faire croire que ce que l'on dit ou fait a une influence, même minime et à long terme (dans le cas présent, il ne s'agit de rien moins, me permettrai-je de rappeler à certains "pro-Palestiniens", que de faire plier les États-Unis), et que donc cela vaut un peu la peine. J'aimerais juste que certains Français perdent un peu moins de leur énergie pour des objectifs aussi lointains.

Libellés : , , , , , ,