Anatole France wittgensteinien.
""Cette fière jalousie, que les hommes apportent dans l'union des sexes, est un sentiment sauvage, fondé sur l'illusion la plus ridicule. Il repose sur l'idée qu'on a une femme à soi quand elle s'est donnée, ce qui est un pur jeu de mots."
Je pourrais épiloguer sur la faculté si troublante des femmes à se donner entièrement tout en gardant la capacité de se reprendre (les italiques dont j'abuse en ce moment sont comme les excuses dans She wore a yellow ribbon de John Ford, un aveu de faiblesse, mais je n'ai pas toujours le temps de m'exprimer autrement...) ; on peut aussi élargir le débat : que les philosophes français aient été allergiques à la philosophie analytique en général et à Wittgenstein en particulier était déjà un mauvais signe, tant la pensée française et la conscience de la dimension grammaticale de la pensée comme de l'expression sont historiquement liées. Ce serait une des utopies mal placées, comme une main au cul au mauvais moment, de la « pensée 68 » : s'affranchir de la grammaire, laquelle est comme une conscience dans la langue du péché originel, c'est-à-dire une tentative de gestion de l'imperfection - et donc, trop croire à une expression directe de la pensée. Directe, certes lorsque l'on pense aux préciosités de Foucault ou aux délires talmudiques de Derrida, cela semble semble paradoxal, mais ces exemples sont-ils, sur le fond, si différents des saillies péremptoires d'Alain Badiou, le dernier survivant de quelque ampleur intellectuelle de cette génération ?
Je finis cette brève semée d'hypothèses sur un raccourci, qui ne vaut que ce qu'il vaut : dans la génération de la « french theory », ne s'est-on pas trop fait d'illusions sur la capacité du langage (précieux, talmudique, péremptoire...) à posséder une idée, même si celle-ci semble être consentante, même si celle-ci semble se donner ?
Je pourrais épiloguer sur la faculté si troublante des femmes à se donner entièrement tout en gardant la capacité de se reprendre (les italiques dont j'abuse en ce moment sont comme les excuses dans She wore a yellow ribbon de John Ford, un aveu de faiblesse, mais je n'ai pas toujours le temps de m'exprimer autrement...) ; on peut aussi élargir le débat : que les philosophes français aient été allergiques à la philosophie analytique en général et à Wittgenstein en particulier était déjà un mauvais signe, tant la pensée française et la conscience de la dimension grammaticale de la pensée comme de l'expression sont historiquement liées. Ce serait une des utopies mal placées, comme une main au cul au mauvais moment, de la « pensée 68 » : s'affranchir de la grammaire, laquelle est comme une conscience dans la langue du péché originel, c'est-à-dire une tentative de gestion de l'imperfection - et donc, trop croire à une expression directe de la pensée. Directe, certes lorsque l'on pense aux préciosités de Foucault ou aux délires talmudiques de Derrida, cela semble semble paradoxal, mais ces exemples sont-ils, sur le fond, si différents des saillies péremptoires d'Alain Badiou, le dernier survivant de quelque ampleur intellectuelle de cette génération ?
Je finis cette brève semée d'hypothèses sur un raccourci, qui ne vaut que ce qu'il vaut : dans la génération de la « french theory », ne s'est-on pas trop fait d'illusions sur la capacité du langage (précieux, talmudique, péremptoire...) à posséder une idée, même si celle-ci semble être consentante, même si celle-ci semble se donner ?
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