"Ce n'est pas un romantisme de la défaite."
She's the real star of this movie...
"2016, année d'une plus grande lucidité et d'une plus grande humilité ?", me demandais-je l'an dernier, en écho à la question de l'année précédente : "2015, année où les mauvaises décisions politiques vont se payer ?"
La première, chronologiquement parlant, de ces prédictions s'était tristement vérifiée à travers les attentats de novembre 2015, entre autres bonheurs. La seconde ne risquait pas, hélas, de concerner le personnel politique français, il me semble néanmoins, si j'en juge par certaines conversations qu'il m'arrive d'avoir, qu'elle ne s'est pas avérée complètement fausse relativement à ce qu'on appelle la majorité silencieuse - laquelle a sans doute intérêt à être moins silencieuse en son pays lui-même si elle veut y rester majoritaire… Étant bien entendu qu'il y a d'autres moyens de se faire entendre qu'un bulletin de vote.
Ceci dit, il ne s'agit pas en ce jour de voeux de chercher à faire des prophéties - si l'alternative du déclin de moins en moins lent ou de l'amorce d'un redressement intellectuel et spirituel est évidente, son issue l'est beaucoup moins (heureusement ! sinon, cela voudrait dire que les jeux sont faits et que nous avons perdu), et je n'évoquais ces questions / hypothèses / prédictions que pour raccorder ce texte à mes précédents messages de début d'année.
Le propos en l'occurrence est celui-ci : l'idée m'est venue ce midi au boulot (oui, je bosse le 1er janvier) de redonner un peu d'animation à mon comptoir, sous la forme d'une citation par jour, dont j'annoncerai ensuite la publication sur mon fil twitter (@Acafeducommerce). Ne cherchons rien de trop systématique ou compliqué, il pourra ou non y avoir des rapports avec l'actualité, je ne veux m'enfermer dans rien de précis, sinon fixer un rendez-vous quotidien aux personnes qui ont la gentillesse et le goût de me suivre. Je ne promets pas non plus un travail universitaire avec indications de l'édition, de la page, de la date de rédaction, etc. (vous pouvez toujours me contacter pour cela).
Ce préambule est plutôt court, mais il serait un rien frustrant et déséquilibré tout de même d'enchaîner aujourd'hui avec une citation par trop brève. - Et même, je vais vous en offrir deux, de Jean Madiran, je viens de les choisir, elles sont un peu programmatiques, mais me semble-t-il sans excès :
"Les impostures du libéralisme avaient fini, au début du XXe siècle, par beaucoup discréditer la liberté. Et la liberté est à réinventer, non pas dans les mythes collectifs, mais dans les réalités concrètes qui sont à portée de la main de la personne individuelle. L'acte libre est toujours celui d'un individu."
"Virgile, c'est tout Homère, ou presque, avec quelque chose de plus. Homère avait raconté la plus belle histoire humaine, mais cette histoire n'a été reçue par nous qu'avec la nuance virgilienne, qui a transformé la victoire des Grecs en survivance troyenne. Achille a vaincu Hector, et pourtant Achille s'est estompé très vite dans les mémoires et dans l'histoire, tandis que la figure d'Hector et le souvenir de Troie « grandissent d'âge en âge », comme le remarquait Chesterton. C'est à Troie que dix peuples, et premièrement le peuple romain dominant le monde, ont fait remonter leurs généalogies. C'est Hector, et non Achille, qui devient l'un des paladins de la Table Ronde ; c'est l'épée d'Hector que tient Roland. Et lorsque Virgile écrit l'épopée de la grandeur romaine, il la fonde sur le souvenir troyen, sur la fierté de descendre d'Énée, fils d'Anchise, et d'appartenir à Troie vaincue. Ce n'est pas un romantisme de la défaite. Au contraire. Avec Virgile déjà l'on entrevoit, comme par miracle, et c'est pourquoi Virgile dépasse Homère, une vérité qu'il était presque impossible d'apercevoir avant la défaite du Calvaire et la Résurrection du troisième jour : ce n'est pas la victoire qui compte le plus. Après le résultat brut du choc des forces matérielles, ou des forces habiles, il y a encore autre chose. Il y a l'âme. Et la défaite, et l'échec, et la mort ne sont pas le point final."
Meilleurs voeux ! Faîtes des enfants ! L'État n'est rien !
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