mardi 23 janvier 2018

Quatre citations, qui sont autant d'exergues aux livres de Jean Clair...

Je viens d’en trouver quelques-uns, le temps me manque par ailleurs pour vous transmettre un texte par trop long, voici donc quelques citations en vrac : 

 - "L’homme n’est peut-être que le monstre de la femme, ou la femme le monstre de l’homme." (Diderot, qui anticipe ici des rêveries de Cronenberg, dont je m’étais fait l’écho il y a bien longtemps, à propos de papillons… Les spécialistes avaient classé toutes les espèces de papillons, il leur restait sur les bras un horrible petit mâle et une splendide grande femelle qu’ils n’arrivaient pas, c’est le cas de le dire, à caser… Jusqu’à ce qu’ils aient l’idée de les faire s’accoupler, cela marcha très bien, leur classification fut achevée, et Cronenberg put extrapoler sur les rapports homme-femme, et sur l’idée que nous ne saurions que d’horribles avortons à genoux devant des déesses sublimes, idée à certains égards séduisante….) ; 

 - "Depuis que la culture s’est détachée du culte et s’est faite culte elle-même, elle n’est plus qu’un déchet…" (Thomas Mann) ; 

 - "No culture has appeared or developed except together with a religion" (T. S. Eliot - le moins que l’on puisse dire est que l’évolution de la nôtre ne contredit pas cette thèse générale) ; 

 - "J’avais déjà le pressentiment que ce monde était formé à l’ignoble image des équarrisseurs." (Léon Bloy. J’avoue que la lecture ce jour de nouveaux chiffres de l’immigration donne de l’eau au moulin d’un Renaud Camus dans certaines de ses comparaisons, l’exergue en question se trouvant dans un livre évoquant notamment le camp de Dachau.)


J’en profite, tiens : des photographies ont circulé sur Twitter de familles accueillant des « migrants », il s’agirait souvent de personnes âgées se prenant une sorte d’animal de compagnie, comme on prend un chien ou un chat après que les enfants sont partis - si, justement, enfants il y a eu… Je ne sais pas quelle est la représentativité de ces photographies et je ne connais pas les personnes en question, leurs itinéraires ni leurs convictions, mais il m'a été difficile en les découvrant de ne pas me dire que la génération de mes parents, qui a fait si peu d’enfants et qui est en partie responsable de ce qui a lieu et de ce qui se prépare, est capable, en plus de toutes les conneries qu’elle a déjà faites, de remplacer elle-même (avec l'argent de leur retraite, que nous payons...) les enfants qu’elle n’a pas assez fait quand elle ne pensait qu’à sa gueule, sa libido et son pognon, et ainsi d’accélérer encore, et toujours en se donnant bonne conscience, le désastre dans lequel elle a une réelle part de responsabilité. J’aime bien, j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire, la formule selon laquelle certains "ont le mauvais goût très sûr", il m’arrive de penser que la génération qui a précédé la mienne (et à qui ne je cherche pas à faire porter tous les péchés d’Israël…) ne se trompe jamais, quand il s’agit de faire un choix : d'une infaillibilité alors quasiment pontificale, elle parvient toujours à faire non seulement le mauvais, mais le pire.