jeudi 15 mars 2018

La preuve par l'exemple que le féminisme peut aussi être logique...

Au rugby, on a coutume de dire que le muscle le plus important, c’est celui situé entre les deux oreilles. C’est aussi vrai en politique : 

"Un homme qui a déjà échappé à la prison après un vol avec violence, qui pendant son adolescence gloussait en voyant ses potes délinquants sortir du commissariat libres comme des papillons, pensez-vous vraiment qu’il écoutera les leçons de citoyenneté d’une intervenante associative ?

La focalisation sexuelle empêche de traiter le problème. Plus de 90% des agresseurs sont de sexe masculin mais ce ne sont pas « les hommes » le problème. La majorité des violences aux personnes est commise par une minorité de personnes. La majorité des agressions est commise sur des hommes. C’est une minorité de déviants identifiés, impunis, qui s’en prend aux femmes et aux hommes dans l’espace public. Vous savez, les fameux « connus des services de police » qui s’en sortent comme des fleurs presque à chaque fois. Le mec qui te traite de « grosse salope » ou de « kehba » quand tu ne réponds pas à son compliment, c’est aussi le mec qui met une balayette à ton petit frère de 14 ans pour lui piquer son portable.

On pourra m’objecter que les « racailles » ne sont pas les seuls auteurs de violences sexistes ou de harcèlement. C’est vrai. Il existe par exemple une part non-négligeable de harceleurs appartenant aux classes dominantes de la société, dont l’excellente maîtrise des normes sociales leur permet justement de harceler en toute impunité, de ruiner la réputation des plaignantes, de répondre pile comme il faut aux questions des policiers, de trouver de bons avocats. Mais l’existence de harceleurs cachés ne justifie en rien que l’on ferme les yeux sur la masse de harceleurs qui étalent leur agressivité envers les femmes de manière publique, assumée et bruyante.

La diversité des profils d’agresseurs et harceleurs ne signifie pas l’absence de profils. Distinguer divers profils d’agresseurs, de modes opératoires, de lieux, c’est précisément cela qui permet d’enrayer un phénomène sous ses formes les plus diverses. En matière de harcèlement de rue, le problème, ce sont les racailles, point.

On notera au passage que la phrase « Il n’y a pas d’agresseur-type! », les féministes institutionnelles la jettent toujours au visage de la femme qui se plaint d’avoir été agressée par des racailles, jamais à celle qui dénonce des violences commises par un « dominant ». Personne ne prétend qu’il existe un seul profil d’agresseur ou de harceleur, personne. Quand on martèle à une femme qu’« il n’y a pas d’agresseur-type », c’est pour la rappeler à l’ordre, c’est parce qu’on a la trouille qu’elle parle un peu trop librement.

Une femme victime d’agression subit systématiquement des pressions féministes à ne surtout pas décrire son agresseur : au nom du « pas d’amalgame » entre une agression et une communauté, elle est sommée de faire l’amalgame entre son agresseur et 100% des hommes. Toute femme coupable d’un vilain amalgame en public sera systématiquement rappelée à l’ordre. Celles qui amalgament l’ensemble des hommes à des porcs seront en revanche applaudies.

Pour vous donner une idée du niveau d’omerta féministe auquel nous sommes rendus, le collectif « Paye ta shneck », principale plateforme de témoignages de harcèlement de rue en France, censure systématiquement les témoignages de femmes contenant des mots tels que « kehba », « wallah », « kehba » ou « zebi » . La plupart des femmes qui me contactent pour me relater leur expérience du harcèlement de rue ou d’agressions ont peur d’être socialement rejetées si je publie leur témoignage. Elles sont des dizaines, alors que Bellica est un site très récent, qui reste assez confidentiel. Au même moment, les féministes institutionnelles parlent de « libérer la parole des femmes ». Tout le monde sait qui harcèle les femmes dans la rue, mais il n’y a pas de « Me Too » pour les victimes des racailles.

Les femmes victimes sont sommées de « ne pas stigmatiser » les racailles pour « ne pas en rajouter », puisque ces messieurs font partie des « dominés » de la société. C’est oublier que les rapports de domination varient selon les échelles géographiques. Un homme « dominé » à l’échelle de la société se retrouve, de facto, « dominant », quand il coince avec ses copains une nana dans un wagon de RER pour lui faire passer un sale quart d’heure. Contrairement à ce qu’affirme le credo féministe intersectionnel, une femme « non-racisée » de la classe moyenne diplômée n’est pas « une dominante » quand elle est encerclée par 5 mecs agressifs.

Le « harcèlement de rue » est principalement commis par des racailles et on ne rendra pas les rues sûres pour les femmes tant que l’on ne s’attaquera pas au phénomène racaille. Il suffit en large part d’appliquer les lois qui existent déjà et de cesser les expérimentations pédagogiques farfelues en matière « d’aménagements de peine », perçues par les racailles comme rien d’autre que des marques de faiblesse occidentale.

Les hommes sont les cibles majoritaires d’agressions mais les femmes sont davantage confrontées aux insultes et menaces au quotidien que les hommes. Autrement dit, statistiquement, les hommes sont davantage agressés, les femmes sont davantage renvoyées à la possibilité d’une agression. (…)

Lutter contre le harcèlement de rue passe nécessairement par la libération de la parole, le droit de décrire son agresseur sans craindre de subir les foudres du politiquement correct et par l’application réelle des peines envers les auteurs de violences, de manière à briser le sentiment d’impunité qui est la racine de leurs comportements déviants envers les femmes dans l’espace public.

En 2018, une femme harcelée dans la rue ou les transports subit un double harcèlement. Le harcèlement sur le moment, par une racaille, puis le lynchage social, dans son entourage ou sur les réseaux sociaux, si jamais elle ose décrire son agresseur un peu trop précisément.

Il est temps de mettre fin à ces menaces de mort sociale."

Solveig Mineo, ici : https://www.bellica.fr/harcelement-de-rue-les-racailles-sont-le-probleme-solveig-mineo/

Je me suis permis de souligner les passages dont j’ai le plus apprécié la logique et le bon sens. J’ai aussi souligné l’expression : "Tout le monde sait" (qui harcèle les femmes dans la rue), parce que c’est probablement là-dessus que l’auteur va se faire attaquer, tant les gauchistes sont ici des révisionnistes (ou négationnistes) dignes des avocats communistes lors du procès Kravchenko : il faudrait à leurs yeux que S. Mineo ait été témoin de toutes les agressions dont elle parle, pour avoir le droit d’avoir recours à une telle généralisation. Et encore ! L’invention du concept de « personne racisée », cette tentative illogique et pathétique, à la fois de nier l’appartenance de X ou Y à une ethnie et de reprocher à ceux qui ont des yeux pour voir que X est noir ou Y arabe de « construire » cette identité raciale (demandez pourtant à un arabe s’il ne se sent pas arabe…), l’invention de ce concept pourrait servir à nier l’évidence soulignée par Solveig Mineo. Ce n’est plus : « Cachez ce sein que je ne saurais voir », c’est « Cachez ce noir (ou cet arabe) que je ne saurais voir, d’autant qu’il n’est pas noir (ni arabe). » Et si la pauvre fille qui a été emmerdée l’a vu noir ou arabe, c’est encore sa faute. Etc.


Pour le reste, oui, il y a des harceleurs cachés, plus souvent blancs (ou suisses islamologues…), et ils ne valent pas mieux que les autres. Lutter contre les uns n'empêchent pas de lutter contre les autres, ce qui est gagné est gagné. - État d'esprit que l'on peut transposer dans d'autres problématiques : la France a des problèmes avec les immigrés, elle est attaquée par le capitalisme international. Si l'on attend d'avoir abattu celui-ci pour reconnaître que ceux-là posent des problèmes, celui-ci et ceux-là dormiront plus tranquilles que les Français - et les Françaises, dans le contexte, ajoutons cette précision...