"Noyer romantiquement, une bonne fois pour toutes, le redoutable problème que pose à chacun l'existence d'autrui..."
Suicide de l’homme européen, suite… Muray donne ici des pistes - Homo Festivus comme transition douce vers l’auto-génocide par effacement ? D’une façon générale, ce qui m’a frappé il y a quelques mois quand je relisais Après l’histoire, c’est à quel point notre univers était redevenu violent par rapport à ce que Muray écrivait il y a vingt ans. Lisez son texte sur la victoire de l’équipe de France en 1998 et comparez avec les scènes dont nous avons été les témoins après la victoire de 2018, vous verrez ce que je veux dire. Les attentats islamistes, l’assassinat de Vincent Lambert, les écolos qui veulent massacrer les vieux, seraient d’autres exemples… Et en relisant ces lignes que j’avais prises en note, il m’est difficile de ne pas les interpréter, dans la succession d’hypothèses qui y sont énumérées, comme la saisie d’une transition en cours, vers quelque chose de nouveau, qui est notre actualité, notre histoire - et notre inconnu :
"Et ce phénomène de la fête, devenue depuis quelque temps années l'obsédant rond-point auquel ne cesse de retourner notre société comme pour y trouver la réponse à une question qu'elle se pose, sans doute celle de sa mutation, ou même de sa disparition, peut être interprété de différentes manières : en tant que « commémoration de la crise sacrificielle » que fut dans son ensemble l'Histoire désormais terminée (et vécue en bloc comme une épouvante) ; en tant qu'agglomérat de Moi divinisés qui ont décidé de noyer romantiquement, et une bonne fois pour toutes, dans l'effervescence festive continuelle, le redoutable problème que pose à chacun l'existence d'autrui ; comme métaphore géante mais déniée du désir de mort de l'Europe actuelle ; comme affirmation de soi aboutissant à la négation de soi ; ou encore comme volonté d'auto-divinisation communautaire débouchant sur une volonté d'autodestruction personnelle par indifférenciation violente mais positivée."
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