"Il n'y a ici que des athées ou des superstitieux."
Pour une fois qu'il se passe un peu quelque chose en France, les gens qui se plaignent d'habitude de s'ennuyer - râlent. Et qu'il y a des dealers en banlieue, et qu'il faut tout de même pas brûler les voitures, et qu'il y a des machos aussi en banlieue, et qu'en plus on y trouve des imams (qui se mêlent d'y ramener le calme, les salauds), et que les media et les gens de gauche disent des conneries mais que grosso modo je les répète, et que ça va faire voter Le Pen ou Sarkozy, et que pourtant en banlieue il y a plein de gentils garçons, plus gentils que les agriculteurs qui votent FN, et que d'ailleurs les curés sont des gros refoulés, etc., etc. (Deux exemples, l'un"anar", l'autre "gauche-radicale" - je ne garantis ni l'exactitude des étiquettes, ni que ces gens-là soient d'accord sur tous ces points.)
Chacun certes peut avoir son opinion et l'envie de la faire connaître, mais un peu d'humilité serait-elle tellement déplacée ? Si cela dérange à ce point ces messieurs que les jeunes mettent un peu de pagaille, qu'ils aillent aider les flics ou appeler au calme eux-mêmes, après tout. C'est le métier des flics et des travailleurs sociaux ? Donc on ne fait rien sans être payé pour, si je comprends bien. Au moins les agitateurs font-ils cela gratuitement, eux, et prennent-ils des risques, eux. Et pour cela, chapeau bas.
On peut bien sûr estimer, pourquoi pas, que les moyens utilisés ne sont pas en adéquation avec les buts poursuivis. Cela reste à prouver - le but premier semble clair : détruire - ; mais une fois ces preuves apportées, cela effacera-t-il le courage de ces jeunes combattants ? Ils sont très cons, me répondra-t-on. Eh bien, que celui qui a une meilleure idée qu'eux de ce qu'ils doivent faire leur jette la première pierre - mais en vrai, au sens propre, et avec le courage de ses convictions.
(Reconnaissance de dette, tout de même : Heil !)
Un peu de philosophie, sans grand rapport :
"Il pourrait se faire que la science et l'industrie, et leur progrès, soient le plus durable du monde d'aujourd'hui. Il pourrait se faire que toute conjecture concernant un effondrement de la science et de l'industrie ne soit pour l'instant, et pour longtemps, qu'un simple rêve, et que ce soient la science et l'industrie qui, au terme de misères infinies, et à travers elles, uniront le monde, je veux dire le rassemblement en un tout, dans lequel, il est vrai, la paix sera la dernière à s'installer.
Car ce sont bel et bien la science et l'industrie qui décident les guerres, du moins c'est ce qu'il semble."
Il pourrait se faire que Wittgenstein, écrivant cela en 1947, ait eu raison.
(Il y aurait ceci posé beaucoup à dire, et sans angélisme, sur la façon dont il lie "science" et "industrie".)
Et puis tiens, encore un peu de Wittgenstein (je me damnerais pour ces juifs athées) :
"La foi religieuse et la superstition sont choses fort différentes. La seconde vient de la peur et est une sorte de fausse science. La première est une confiance." (1948). Mais j'y reviendrai...
Chacun certes peut avoir son opinion et l'envie de la faire connaître, mais un peu d'humilité serait-elle tellement déplacée ? Si cela dérange à ce point ces messieurs que les jeunes mettent un peu de pagaille, qu'ils aillent aider les flics ou appeler au calme eux-mêmes, après tout. C'est le métier des flics et des travailleurs sociaux ? Donc on ne fait rien sans être payé pour, si je comprends bien. Au moins les agitateurs font-ils cela gratuitement, eux, et prennent-ils des risques, eux. Et pour cela, chapeau bas.
On peut bien sûr estimer, pourquoi pas, que les moyens utilisés ne sont pas en adéquation avec les buts poursuivis. Cela reste à prouver - le but premier semble clair : détruire - ; mais une fois ces preuves apportées, cela effacera-t-il le courage de ces jeunes combattants ? Ils sont très cons, me répondra-t-on. Eh bien, que celui qui a une meilleure idée qu'eux de ce qu'ils doivent faire leur jette la première pierre - mais en vrai, au sens propre, et avec le courage de ses convictions.
(Reconnaissance de dette, tout de même : Heil !)
Un peu de philosophie, sans grand rapport :
"Il pourrait se faire que la science et l'industrie, et leur progrès, soient le plus durable du monde d'aujourd'hui. Il pourrait se faire que toute conjecture concernant un effondrement de la science et de l'industrie ne soit pour l'instant, et pour longtemps, qu'un simple rêve, et que ce soient la science et l'industrie qui, au terme de misères infinies, et à travers elles, uniront le monde, je veux dire le rassemblement en un tout, dans lequel, il est vrai, la paix sera la dernière à s'installer.
Car ce sont bel et bien la science et l'industrie qui décident les guerres, du moins c'est ce qu'il semble."
Il pourrait se faire que Wittgenstein, écrivant cela en 1947, ait eu raison.
(Il y aurait ceci posé beaucoup à dire, et sans angélisme, sur la façon dont il lie "science" et "industrie".)
Et puis tiens, encore un peu de Wittgenstein (je me damnerais pour ces juifs athées) :
"La foi religieuse et la superstition sont choses fort différentes. La seconde vient de la peur et est une sorte de fausse science. La première est une confiance." (1948). Mais j'y reviendrai...
Libellés : Grosse fatigue, Le Pen, Radical chic, Sarkozy, Voyer, Wittgenstein
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