Avant-guerre. - En 1968, Philippe Barrès, fils de Maurice, évoque la France d'avant 1914-1918 et les divers visages de la menace allemande.
"Consciente du fait qu'isolée la France risquait l'écrasement, la partie que nous appellerions aujourd'hui « résistante » de la nation souhaita des alliances - qui allaient être nouées lentement, difficilement avec la Russie, l'Angleterre -, et un renforcement de notre armée qui manquait à la fois d'effectifs, de matériel et du soutien moral unanime du pays. Ce renforcement allait être lent, incomplet lui aussi, du fait d'une violente opposition, stimulée chez nous par l'Allemagne.
L'Allemagne qui exerçait sur notre politique intérieure, par divers canaux, une influence puissante, combattit alliances et renforcements militaires en les présentant comme des actes offensifs à son égard : actes de nature à l'inciter à une guerre préventive. En outre, comprenant l'avantage qu'elle pouvait tirer de notre générosité naturelle et de notre soif de paix, elle entra dans le sillage de Jean Jaurès et du parti socialiste qui plaçaient naïvement leurs espoirs dans l'internationalisme pacifiste. Du même mouvement, elle soutenait Joseph Caillaux et ses amis radicaux-socialistes, opportunistes, qui, eux, considéraient tout bonnement la suprématie allemande comme inévitable et s'empressaient d'autant mieux à la servir que la réduction de notre effort militaire leur offrait un moyen de consolider électoralement leur pouvoir.
Pour affaiblir encore notre résistance et nous détourner à la fois de l'alliance anglo-russe et du réarmement, l'Allemagne nous fit présenter l'alliance-capitulation qu'elle nous offrait, dont elle attendait l'empire du monde, comme un pas décisif vers la paix, par l'unification de l'Europe."
L'Allemagne qui exerçait sur notre politique intérieure, par divers canaux, une influence puissante, combattit alliances et renforcements militaires en les présentant comme des actes offensifs à son égard : actes de nature à l'inciter à une guerre préventive. En outre, comprenant l'avantage qu'elle pouvait tirer de notre générosité naturelle et de notre soif de paix, elle entra dans le sillage de Jean Jaurès et du parti socialiste qui plaçaient naïvement leurs espoirs dans l'internationalisme pacifiste. Du même mouvement, elle soutenait Joseph Caillaux et ses amis radicaux-socialistes, opportunistes, qui, eux, considéraient tout bonnement la suprématie allemande comme inévitable et s'empressaient d'autant mieux à la servir que la réduction de notre effort militaire leur offrait un moyen de consolider électoralement leur pouvoir.
Pour affaiblir encore notre résistance et nous détourner à la fois de l'alliance anglo-russe et du réarmement, l'Allemagne nous fit présenter l'alliance-capitulation qu'elle nous offrait, dont elle attendait l'empire du monde, comme un pas décisif vers la paix, par l'unification de l'Europe."
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