dimanche 22 janvier 2017

Le nationalisme manque de...

"J'ai publié un volume sur la Grèce qui n'a pas été compris. On a semblé croire que je mettais au-dessus d'Athènes les petites villes lorraines et surtout le chef lieu de canton (Charmes-sur-Moselle) où j'habite en été. Quelle niaiserie... Mais enfin c'est moi qui ai tort de ne pas m'être fait comprendre... A dire vrai, j'ai découvert mes sentiments sans les bien les entendre moi-même... Il faudrait apporter ici l'adoration de l'ancien génie grec... - Je tournais dans le même cercle, j'allais me trouver à l'étroit... Je sens depuis des mois que je glisse du nationalisme au catholicisme. C'est que le nationalisme manque d'infini." (M. Barrès)

C'est bien le problème, et c'est une précision qu'il faut toujours apporter : le nationalisme n'est pas fermé de l'extérieur, comme on le croit ou feint de le croire trop souvent, mais il est limité de l'intérieur, quand il n'est pas issu ou traversé d'une transcendance. "Je glisse du nationalisme au catholicisme" : ce n'est pas à proprement parler mon cas, puisque je « glisse » vers les deux en même temps. Mais cela continue de me frapper : si je deviens catholique un jour (c'est un peu une façon de parler, puisque je suis baptisé), cela sera venu de mon intellect, puisque c'est intellectuellement que je me rapproche du catholicisme (un peu comme Chesterton, d'ailleurs). Mon côté patriote actuel est plus sentimental - ce qui ne veut pas dire irrationnel. Je pourrais devenir croyant par intelligence.