Najat, Najat, on t'encule !
Comme l'homosexualité est officiellement, vérité d'État certifiée, un truc super cool, "on t'encule" n'est pas une insulte, mais l'expression d'un désir collectif touchant, d'une caresse, somme toute. (Une feuille de rose, à la bonne odeur socialiste). Pourquoi priver les femmes des plaisirs pris par les homosexuels, ne serait-ce pas là discrimination ? - Et puis, à l'heure où le Royaume-Uni légalise la conception d'enfants à trois, le sexe collectif doit être lui aussi étatiquement super cool. Si l'État, comme un bon soixante-huitard qu'il est, prône la partouze, qui suis-je pour le contredire ? - Bref ! Il ne s'agit pas de parler de cul aujourd'hui (désolé...) mais de latin (l'un n'empêchant bien sûr pas l'autre, cunnilinctus qui s'en dédit). Je me tais donc et laisse la parole à Cécilia Suzzoni et Hubert Aupetit :
"Nous nous faisons fort de démontrer cette affirmation : ne pas apprendre le latin, c'est tout bonnement désapprendre le français ; organiser la disparition des filières qui permettaient de maintenir un bon noyau de langue et de culture latines chez les enfants de France, c'est organiser la disparition de la langue et de la culture françaises.
L'identité latine de la langue française est le fruit d'une filiation complexe et trafiquée dont l'essai clair et ambitieux du linguiste Bernard Cerquiglini, Le Français, une langue orpheline, a remarquablement analysé les méandres. On a avec le français le paradoxe d'une langue qui s'est édifiée à la fois contre et tout contre le latin. En effet, de toutes les langues romanes, c'est le français qui s'est le plus vite sevré de sa langue mère :
“ Les Français furent si rapides que le français du Serment de Strasbourg, acte de naissance du français, en 842, est déjà plus éloigné du latin de saint Augustin, vers 400, que l'italien de Romano Prodi ne l'est en 2007 ! [W. Stroh] ”
En même temps, le français est resté amoureusement proche. Conscient de sa misérable filiation - un latin populaire mâtiné de gaulois et de germanique -, il n'est pas sorti du latin comme Minerve du crâne de Jupiter, à la façon d'un idiome national fin prêt à toutes les prouesses politiques, juridiques ou littéraires. Il n'a pas eu un Dante pour lui donner très vite ses lettres de noblesse. Il a su, et voulu, s'arracher à son statut de langue de fortune, de latin vulgaire créolisé, en se parant pour cela des « plumes d'autrui » dont parle Du Bellay. C'est alors seulement qu'il a acquis en peu de temps le statut d'un latin moderne, érigé en modèle et employé dans toutes les cours d'Europe."
"Nous nous faisons fort de démontrer cette affirmation : ne pas apprendre le latin, c'est tout bonnement désapprendre le français ; organiser la disparition des filières qui permettaient de maintenir un bon noyau de langue et de culture latines chez les enfants de France, c'est organiser la disparition de la langue et de la culture françaises.
L'identité latine de la langue française est le fruit d'une filiation complexe et trafiquée dont l'essai clair et ambitieux du linguiste Bernard Cerquiglini, Le Français, une langue orpheline, a remarquablement analysé les méandres. On a avec le français le paradoxe d'une langue qui s'est édifiée à la fois contre et tout contre le latin. En effet, de toutes les langues romanes, c'est le français qui s'est le plus vite sevré de sa langue mère :
“ Les Français furent si rapides que le français du Serment de Strasbourg, acte de naissance du français, en 842, est déjà plus éloigné du latin de saint Augustin, vers 400, que l'italien de Romano Prodi ne l'est en 2007 ! [W. Stroh] ”
En même temps, le français est resté amoureusement proche. Conscient de sa misérable filiation - un latin populaire mâtiné de gaulois et de germanique -, il n'est pas sorti du latin comme Minerve du crâne de Jupiter, à la façon d'un idiome national fin prêt à toutes les prouesses politiques, juridiques ou littéraires. Il n'a pas eu un Dante pour lui donner très vite ses lettres de noblesse. Il a su, et voulu, s'arracher à son statut de langue de fortune, de latin vulgaire créolisé, en se parant pour cela des « plumes d'autrui » dont parle Du Bellay. C'est alors seulement qu'il a acquis en peu de temps le statut d'un latin moderne, érigé en modèle et employé dans toutes les cours d'Europe."
<< Home