"Notre époque est la première depuis saint Augustin...
...à ne pas avoir accès aux Sermons de saint Augustin. Leur dernière publication remonte à cent cinquante années. C'était au XIXe siècle. Le XXe siècle français ne les publia donc pas."
Maxence Caron. Lacune réparée par lui-même et les éditions Robert Laffont, puisque c'est ainsi que s'ouvre son introduction à la première édition française desdits Sermons au XXIe siècle, dans la collection "Bouquins" (2014).
Et puisque je vous parle de temps à autre de saint Thomas d'Aquin, voici ce qu'écrit le même M. Caron :
"La valorisation systématique du thomisme est un épisode récent dans l'histoire de la pensée chrétienne et fut l'initiative du pape Léon XIII à la fin du XIXe siècle. (...) Il y a un siècle, saint Thomas n'avait pas le rôle majeur qu'on lui assigne aujourd'hui, et le Dictionnaire de théologie catholique note ainsi, en 1902 : « Thomas d'Aquin était un correctif nécessaire au docteur d'Hippone : il est moins grand, moins original, et surtout moins vivant. Mais le calme didactique de son intellectualisme permet (..., coupure de M. Caron) de donner aux termes plus de précision, de préparer en un mot le dictionnaire grâce auquel on pourra lire le docteur africain. » (...) Quelle que soit alors sur l'un comme sur l'autre des deux universels géants la force des stéréotypes, ils rappellent d'abord l'insurpassable place historique occupée par Augustin, sa place également dans l'oeuvre de saint Thomas qu'on lui oppose aussi stérilement que niaisement, et en faisant penser à ce simple fait d'unité : si saint Augustin est grand et si saint Thomas parachève cette grandeur, celui-ci ne peut être moins grand d'apporter à l'augustinisme un souffle qui en façonne la joie."
« Augustinisme » et « joie », donc. Le XVIIIe siècle anglofrançais (franglais) n'y comprend plus rien.
Maxence Caron. Lacune réparée par lui-même et les éditions Robert Laffont, puisque c'est ainsi que s'ouvre son introduction à la première édition française desdits Sermons au XXIe siècle, dans la collection "Bouquins" (2014).
Et puisque je vous parle de temps à autre de saint Thomas d'Aquin, voici ce qu'écrit le même M. Caron :
"La valorisation systématique du thomisme est un épisode récent dans l'histoire de la pensée chrétienne et fut l'initiative du pape Léon XIII à la fin du XIXe siècle. (...) Il y a un siècle, saint Thomas n'avait pas le rôle majeur qu'on lui assigne aujourd'hui, et le Dictionnaire de théologie catholique note ainsi, en 1902 : « Thomas d'Aquin était un correctif nécessaire au docteur d'Hippone : il est moins grand, moins original, et surtout moins vivant. Mais le calme didactique de son intellectualisme permet (..., coupure de M. Caron) de donner aux termes plus de précision, de préparer en un mot le dictionnaire grâce auquel on pourra lire le docteur africain. » (...) Quelle que soit alors sur l'un comme sur l'autre des deux universels géants la force des stéréotypes, ils rappellent d'abord l'insurpassable place historique occupée par Augustin, sa place également dans l'oeuvre de saint Thomas qu'on lui oppose aussi stérilement que niaisement, et en faisant penser à ce simple fait d'unité : si saint Augustin est grand et si saint Thomas parachève cette grandeur, celui-ci ne peut être moins grand d'apporter à l'augustinisme un souffle qui en façonne la joie."
« Augustinisme » et « joie », donc. Le XVIIIe siècle anglofrançais (franglais) n'y comprend plus rien.
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