De la grammaire au service de la politique.
Julien Rochedy ayant tendance à retrouver régulièrement des arguments et des raisonnements de Jean Madiran, je nourris ses récents commentaires sur l'idée qu'il serait « grillé », commentaires qui accompagnent l'expression programmatique d'une volonté d'envoyer chier les journalistes, de quelques citations de Jean Madiran sur les mêmes thèmes :
"On le dit tellement, et partout, et c'est tellement facile : « Vous êtes trop marqué ». « Vous êtes politiquement marqué ». « Si vous étiez moins marqué ! » « Il faut ne pas être marqué pour être entendu... » Comme l'observerait Alexis Curvers, marqué est un passif, et il manque le complément d'agent. Marqué peut-être, mais par qui ? « Marqué » ou réputé tel, c'est un fait subi. Qui dispose du pouvoir de « marquer » ? et pourquoi ? et comment ? Dire à quelqu'un : vous êtes marqué, c'est comme lui dire : vous êtes assassiné. Fort bien : mais l'important, c'est qu'il y a eu assassinat, et de savoir qui est l'assassin ; et quel est ce système qui assassine moralement, ou psychologiquement ; ce système qui « marque » les gens comme du bétail - des ruminants. (...) L'important est enfin de savoir si l'on accepte ce système arbitraire et meurtrier, si l'on s'y plie, si on le subit sans rien dire, ou si l'on passe outre à ses oukases.
On n'est pas « marqué » comme on est blond, bègue ou myope. On a été marqué. Et habilement : d'une manière telle que chacun s'imagine être victime d'une injustice qui lui est personnelle, tandis que les autres, eux, sont « marqués » à juste titre. Si bien que chacun pour soi pense à se « démarquer » en se désolidarisant des autres « marqués » : au lieu de s'unir à eux pour faire sauter le système, ou du moins, dès maintenant, l'annuler pour ce qui dépend de nous, dans les zones et les domaines, même sociologiquement restreints, qui relèvent de notre seule autonomie.
Mais pour cela, il faut commencer par le courage d'être méprisé à l'intérieur de ce système méprisable, au lieu d'y plaider vainement sa cause. (...)
Et au lieu de ramper habilement aux pieds des marqueurs, au lieu de leur offrir des apaisements, des concessions et des garanties, il convient de renverser leurs tables, leurs piles d'étiquettes et leurs manigances. Au moins, et d'abord, les renverser moralement, les mettre hors la loi dans notre propre domaine, si réduit soit-il.
Quand un tribunal est illégitime, c'est renforcer son autorité arbitraire que d'aller plaider ou implorer son acquittement auprès de lui."
"On le dit tellement, et partout, et c'est tellement facile : « Vous êtes trop marqué ». « Vous êtes politiquement marqué ». « Si vous étiez moins marqué ! » « Il faut ne pas être marqué pour être entendu... » Comme l'observerait Alexis Curvers, marqué est un passif, et il manque le complément d'agent. Marqué peut-être, mais par qui ? « Marqué » ou réputé tel, c'est un fait subi. Qui dispose du pouvoir de « marquer » ? et pourquoi ? et comment ? Dire à quelqu'un : vous êtes marqué, c'est comme lui dire : vous êtes assassiné. Fort bien : mais l'important, c'est qu'il y a eu assassinat, et de savoir qui est l'assassin ; et quel est ce système qui assassine moralement, ou psychologiquement ; ce système qui « marque » les gens comme du bétail - des ruminants. (...) L'important est enfin de savoir si l'on accepte ce système arbitraire et meurtrier, si l'on s'y plie, si on le subit sans rien dire, ou si l'on passe outre à ses oukases.
On n'est pas « marqué » comme on est blond, bègue ou myope. On a été marqué. Et habilement : d'une manière telle que chacun s'imagine être victime d'une injustice qui lui est personnelle, tandis que les autres, eux, sont « marqués » à juste titre. Si bien que chacun pour soi pense à se « démarquer » en se désolidarisant des autres « marqués » : au lieu de s'unir à eux pour faire sauter le système, ou du moins, dès maintenant, l'annuler pour ce qui dépend de nous, dans les zones et les domaines, même sociologiquement restreints, qui relèvent de notre seule autonomie.
Mais pour cela, il faut commencer par le courage d'être méprisé à l'intérieur de ce système méprisable, au lieu d'y plaider vainement sa cause. (...)
Et au lieu de ramper habilement aux pieds des marqueurs, au lieu de leur offrir des apaisements, des concessions et des garanties, il convient de renverser leurs tables, leurs piles d'étiquettes et leurs manigances. Au moins, et d'abord, les renverser moralement, les mettre hors la loi dans notre propre domaine, si réduit soit-il.
Quand un tribunal est illégitime, c'est renforcer son autorité arbitraire que d'aller plaider ou implorer son acquittement auprès de lui."
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