"Les Anglais et les Allemands étaient une nation avoir d'avoir un État...
..., alors qu'en France l'État a précédé la nation." Ce n'est pas textuellement prononcé dans la dernière intervention de Julien Rochedy, mais je me permets de condenser en une phrase cette idée, qui m'inspire deux corrections, l'une à mon endroit, l'autre à l'attention de J. Rochedy :
- une de mes ritournelles du moment, vous ne l'ignorez pas, est le thème : "L'État est l'ennemi de la nation". Il est probable que ceci va hélas devenir de plus en plus vrai dans les prochaines années. Et si je le répète aussi souvent, c'est d'une part pour aider ceux qui me lisent à prendre conscience qu'au rebours de notre tradition nationale il faut s'efforcer de compter de moins en moins sur l'État et de plus en plus sur soi-même et ses proches ; d'autre part afin de bien marquer qu'en notre douce France les forces impérialistes n'avaient qu'à prendre le contrôle de l'État pour contrôler la majorité du pays, ce qui est moins vrai dans des États moins centralisés, plus bordéliques, moins étatiques, etc.
Ajoutons à ces causes principales, que ce thème, que j'ai emprunté à Bernanos, qui rappelait que ce n'était pas d'aujourd'hui que le peuple français était plus enraciné que ses élites, s'accorde bien avec mes options anarchisantes, conseillistes, anti-bureaucratiques, etc. (bis). - Ceci étant, je ne crois pas avoir jamais précisé, depuis que j'ai entrepris de vous bercer de cette saine ritournelle, que je n'ignore certes pas que l'État a aussi joué un rôle pour le moins constructif, au fil des siècles, dans la construction du pays. A force de considérer la chose comme évidente on finit par l'omettre par trop systématiquement, je profite de l'occasion pour enfin réparer ce manque. En ajoutant, cela manque à ce que dit J. Rochedy, que l'Église a joué aussi un rôle déterminant dans l'histoire, et que tout cela renvoie aussi à ce que Jean de Viguerie appelait "les deux patries", soit deux conceptions de la nation, qui sont elles-mêmes liées à des conceptions différentes de l'État. (Digression : il se peut qu'un Marc-Édouard Nabe tire profit de la lecture du livre de Viguerie. Mais je note ça surtout pour moi, comme aide-mémoire pour un jour prochain.)
- par ailleurs, en ce qui concerne l'Angleterre J. Rochedy a probablement raison, il me semble en revanche qu'il commet une erreur par rapport à l'Allemagne, erreur qui consiste à avaliser le coup de force théorique des Prussiens, coup de force qui lui-même consiste à assimiler la Prusse (protestante) et l'Allemagne. Il est amusant que cela se situe dans une discussion dans laquelle Barrès est évoqué, Barrès qui a justement longtemps essayé - et échoué - de rapprocher Français et Rhénans, afin de jouer de l'opposition entre Rhénanie et Prusse, et de saper la volonté d'hégémonie de celle-ci sur l'Allemagne, si ce n'est l'Europe, tout entière. Et n'oublions la Bavière catholique, parfois francophile (au point qu'il y eut paraît-il des discussions pour la rattacher à la France à la fin du XIXe siècle...), la Bavière qui s'est encore récemment distinguée du reste de l'Allemagne par son peu d'enclin à accueillir des « réfugiés », je commence à ne plus pouvoir écrire ce mot sans rire.
- une de mes ritournelles du moment, vous ne l'ignorez pas, est le thème : "L'État est l'ennemi de la nation". Il est probable que ceci va hélas devenir de plus en plus vrai dans les prochaines années. Et si je le répète aussi souvent, c'est d'une part pour aider ceux qui me lisent à prendre conscience qu'au rebours de notre tradition nationale il faut s'efforcer de compter de moins en moins sur l'État et de plus en plus sur soi-même et ses proches ; d'autre part afin de bien marquer qu'en notre douce France les forces impérialistes n'avaient qu'à prendre le contrôle de l'État pour contrôler la majorité du pays, ce qui est moins vrai dans des États moins centralisés, plus bordéliques, moins étatiques, etc.
Ajoutons à ces causes principales, que ce thème, que j'ai emprunté à Bernanos, qui rappelait que ce n'était pas d'aujourd'hui que le peuple français était plus enraciné que ses élites, s'accorde bien avec mes options anarchisantes, conseillistes, anti-bureaucratiques, etc. (bis). - Ceci étant, je ne crois pas avoir jamais précisé, depuis que j'ai entrepris de vous bercer de cette saine ritournelle, que je n'ignore certes pas que l'État a aussi joué un rôle pour le moins constructif, au fil des siècles, dans la construction du pays. A force de considérer la chose comme évidente on finit par l'omettre par trop systématiquement, je profite de l'occasion pour enfin réparer ce manque. En ajoutant, cela manque à ce que dit J. Rochedy, que l'Église a joué aussi un rôle déterminant dans l'histoire, et que tout cela renvoie aussi à ce que Jean de Viguerie appelait "les deux patries", soit deux conceptions de la nation, qui sont elles-mêmes liées à des conceptions différentes de l'État. (Digression : il se peut qu'un Marc-Édouard Nabe tire profit de la lecture du livre de Viguerie. Mais je note ça surtout pour moi, comme aide-mémoire pour un jour prochain.)
- par ailleurs, en ce qui concerne l'Angleterre J. Rochedy a probablement raison, il me semble en revanche qu'il commet une erreur par rapport à l'Allemagne, erreur qui consiste à avaliser le coup de force théorique des Prussiens, coup de force qui lui-même consiste à assimiler la Prusse (protestante) et l'Allemagne. Il est amusant que cela se situe dans une discussion dans laquelle Barrès est évoqué, Barrès qui a justement longtemps essayé - et échoué - de rapprocher Français et Rhénans, afin de jouer de l'opposition entre Rhénanie et Prusse, et de saper la volonté d'hégémonie de celle-ci sur l'Allemagne, si ce n'est l'Europe, tout entière. Et n'oublions la Bavière catholique, parfois francophile (au point qu'il y eut paraît-il des discussions pour la rattacher à la France à la fin du XIXe siècle...), la Bavière qui s'est encore récemment distinguée du reste de l'Allemagne par son peu d'enclin à accueillir des « réfugiés », je commence à ne plus pouvoir écrire ce mot sans rire.
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