Dialogue par sms sur la recherche des responsabilités dans la semi-réussite et le trois-quarts échec du Front National au deuxième tour.
Cet échange de sms (authentique, je n'ai fait que de légères corrections d'ordre stylistique) a pour toile de fond, plus précisément :
- une attaque à la Kalachnikov de Éric Zemmour à l'endroit de Marine Le Pen ;
- une réplique peu élaborée de Alain Soral et de ses amis ;
- la réponse, plus élaborée à défaut d'être vraiment convaincante, de Jacques Sapir, mis en cause nommément par Éric Zemmour (qui n'avait en revanche pas nommé Alain Soral).
Je n'avais lu que les deux premiers textes lorsque j'ai lancé la conversation que voici, je la restitue sur le mode du Neveu de Rameau, pour que ce soit clair.
Moi : "Pour Soral, la ligne Buisson, c'est bien, la ligne Zemmour, c'est pas bien. Je ne comprends pas tout."
Lui : "Pour Soral, les Juifs, c'est pas bien, sauf si ça dit beaucoup de mal des Juifs."
Moi : "Certes. Ceci étant, on aimerait savoir de quel point de vue Zemmour flingue autant Marine Le Pen."
Lui : "Sans doute considère-t-il, comme d'autres, que la droite nationale avait une occasion historique de briller, et qu'il y a quelque chose d'impardonnable dans cet amateurisme d'entre-deux-tours."
Lui : "C'est ma lecture charitable."
Moi : "Disons qu'il aurait pu aider plus, alors. Et la lecture non charitable ?"
Lui : "Zemmour est un bon juif qui espère l'éclatement du FN."
Moi : "Et là vous retrouvez en partie Soral."
Lui : "En effet."
Moi : "Qui y ajoute un supposé sionisme."
Lui : "On appelle ça une obsession."
Lui : "Ce qui ne veut pas dire qu'il a tort. Mais Israël n'est vraiment pas le sujet de prédilection de Zemmour."
L'idée première étant de montrer par l'exemple d'une conversation amicale que, pour citer une formule fameuse de Jean Renoir, "tout le monde a ses raisons", lorsqu'il s'agit d'expliquer, sinon la victoire d'Emmanuel Macron, sinon même la défaite de Marine Le Pen, du moins le sentiment à tort ou à raison prégnant ces jours-ci chez les résistants de droite, que la défaite prévisible de Marine Le Pen est finalement et surtout une défaite rédhibitoire, n'est en rien une victoire.
L'idée seconde étant, en laissant maintenant de côté Éric Zemmour et notre principe de citation quotidienne, de nous autoriser quelques remarques sur le sujet.
Tout d'abord, et là-dessus je mettrais volontiers dans le même sac MM. Zemmour, Soral et Sapir, il ne faut pas confondre objectifs politiques et thèmes de campagne. J'ai évoqué il y a quelques semaines, au sujet de quelqu'un comme Asselineau, l'idée que certains se montraient d'autant plus rigoureux et pointilleux dans le souverainisme qu'ils semblaient timorés sur les sujets d'immigration et d'identité. Mais on a parfois désormais l'impression qu'il faudrait choisir entre ces deux thèmes, être souverainiste ou identitaire. Pourtant, s'il peut être opportun d'un point de vue électoraliste de porter l'accent sur un de ces thèmes plutôt que sur l'autre, il est tout de même assez facile de comprendre que rien ne sert de dire merde à l'UE si c'est pour continuer à accueillir des centaines de milliers de personnes issues d'autres cultures que la nôtre chaque année ; pas plus que l'on ne risquera de retrouver un certain sens d'une destinée commune si les technocrates dit libéraux de Bruxelles continuent de nous dire quoi faire et avec quel argent le faire.
Cette première remarque pour ceux que j'ai appelés les résistants de droite, la seconde pour les résistants de tous les bords. (J'emploie cette terminologie bien sûr sans pathos, mais si tout ce qui a vraiment du pouvoir en France se réunit autour de M. Macron, et si celui-ci est bien ce qu'il paraît être, il est clair que ceux qui ne sont pas d'accord avec lui n'auront pas la partie facile dans les années à venir.) Cette remarque est une forme de consolation négative par rapport à la déprime évoquée plus haut : les choses ne peuvent pas s'arranger. Même si certaines réformes économiquement libérales de M. Macron pouvaient apporter certains fruits économiques - ce n'est pas que j'y croie beaucoup, mais pourquoi pas, si, au sens voyeriste, l'économie n'existe pas, tout est possible -, même si le chômage baissait, même si les pauvres avaient un peu plus de pognon, etc. - cela ne changerait rien au mal-être des Français. A la limite, il faudrait, comme tout le monde en ce moment, souhaiter "que Macron réussisse" : cela décantera les problèmes, cela montrera à MM. Mélenchon, Sapir et autres indécrottables matérialistes, que le problème principal n'était pas là.
Mais comme la façon la plus facile (sur le papier) de régler le problème principal est justement celle de MM. Macron et assimilés et celle que je refuse - la lente dissolution de la civilisation européenne dans un métissage général et consumériste, ce que je résume souvent par l'idée du Quick hallal comme synthèse de ce qui nous menace -... eh bien, au mieux, ce sera difficile.
- une attaque à la Kalachnikov de Éric Zemmour à l'endroit de Marine Le Pen ;
- une réplique peu élaborée de Alain Soral et de ses amis ;
- la réponse, plus élaborée à défaut d'être vraiment convaincante, de Jacques Sapir, mis en cause nommément par Éric Zemmour (qui n'avait en revanche pas nommé Alain Soral).
Je n'avais lu que les deux premiers textes lorsque j'ai lancé la conversation que voici, je la restitue sur le mode du Neveu de Rameau, pour que ce soit clair.
Moi : "Pour Soral, la ligne Buisson, c'est bien, la ligne Zemmour, c'est pas bien. Je ne comprends pas tout."
Lui : "Pour Soral, les Juifs, c'est pas bien, sauf si ça dit beaucoup de mal des Juifs."
Moi : "Certes. Ceci étant, on aimerait savoir de quel point de vue Zemmour flingue autant Marine Le Pen."
Lui : "Sans doute considère-t-il, comme d'autres, que la droite nationale avait une occasion historique de briller, et qu'il y a quelque chose d'impardonnable dans cet amateurisme d'entre-deux-tours."
Lui : "C'est ma lecture charitable."
Moi : "Disons qu'il aurait pu aider plus, alors. Et la lecture non charitable ?"
Lui : "Zemmour est un bon juif qui espère l'éclatement du FN."
Moi : "Et là vous retrouvez en partie Soral."
Lui : "En effet."
Moi : "Qui y ajoute un supposé sionisme."
Lui : "On appelle ça une obsession."
Lui : "Ce qui ne veut pas dire qu'il a tort. Mais Israël n'est vraiment pas le sujet de prédilection de Zemmour."
L'idée première étant de montrer par l'exemple d'une conversation amicale que, pour citer une formule fameuse de Jean Renoir, "tout le monde a ses raisons", lorsqu'il s'agit d'expliquer, sinon la victoire d'Emmanuel Macron, sinon même la défaite de Marine Le Pen, du moins le sentiment à tort ou à raison prégnant ces jours-ci chez les résistants de droite, que la défaite prévisible de Marine Le Pen est finalement et surtout une défaite rédhibitoire, n'est en rien une victoire.
L'idée seconde étant, en laissant maintenant de côté Éric Zemmour et notre principe de citation quotidienne, de nous autoriser quelques remarques sur le sujet.
Tout d'abord, et là-dessus je mettrais volontiers dans le même sac MM. Zemmour, Soral et Sapir, il ne faut pas confondre objectifs politiques et thèmes de campagne. J'ai évoqué il y a quelques semaines, au sujet de quelqu'un comme Asselineau, l'idée que certains se montraient d'autant plus rigoureux et pointilleux dans le souverainisme qu'ils semblaient timorés sur les sujets d'immigration et d'identité. Mais on a parfois désormais l'impression qu'il faudrait choisir entre ces deux thèmes, être souverainiste ou identitaire. Pourtant, s'il peut être opportun d'un point de vue électoraliste de porter l'accent sur un de ces thèmes plutôt que sur l'autre, il est tout de même assez facile de comprendre que rien ne sert de dire merde à l'UE si c'est pour continuer à accueillir des centaines de milliers de personnes issues d'autres cultures que la nôtre chaque année ; pas plus que l'on ne risquera de retrouver un certain sens d'une destinée commune si les technocrates dit libéraux de Bruxelles continuent de nous dire quoi faire et avec quel argent le faire.
Cette première remarque pour ceux que j'ai appelés les résistants de droite, la seconde pour les résistants de tous les bords. (J'emploie cette terminologie bien sûr sans pathos, mais si tout ce qui a vraiment du pouvoir en France se réunit autour de M. Macron, et si celui-ci est bien ce qu'il paraît être, il est clair que ceux qui ne sont pas d'accord avec lui n'auront pas la partie facile dans les années à venir.) Cette remarque est une forme de consolation négative par rapport à la déprime évoquée plus haut : les choses ne peuvent pas s'arranger. Même si certaines réformes économiquement libérales de M. Macron pouvaient apporter certains fruits économiques - ce n'est pas que j'y croie beaucoup, mais pourquoi pas, si, au sens voyeriste, l'économie n'existe pas, tout est possible -, même si le chômage baissait, même si les pauvres avaient un peu plus de pognon, etc. - cela ne changerait rien au mal-être des Français. A la limite, il faudrait, comme tout le monde en ce moment, souhaiter "que Macron réussisse" : cela décantera les problèmes, cela montrera à MM. Mélenchon, Sapir et autres indécrottables matérialistes, que le problème principal n'était pas là.
Mais comme la façon la plus facile (sur le papier) de régler le problème principal est justement celle de MM. Macron et assimilés et celle que je refuse - la lente dissolution de la civilisation européenne dans un métissage général et consumériste, ce que je résume souvent par l'idée du Quick hallal comme synthèse de ce qui nous menace -... eh bien, au mieux, ce sera difficile.
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