"Il faudra donc ordonner, contraindre et punir."
"Mais jusqu'à quel point la sévérité est-elle permise, et quel est celui où elle devient crime ? Ce qu'on peut dire de certain, c'est que toute sévérité est innocente si elle est nécessaire. Ce qu'on peut avancer encore avec une pleine certitude, c'est que la réaction de la souveraineté qui se défend doit être proportionnée à l'action de l'ennemi qui l'attaque. Sur ce principe, qui ne peut être contesté, on est forcé de s'apitoyer beaucoup moins sur de grands actes de rigueur qui ne furent réellement [en réalité, note de AMG] que des malheurs. Voyez ce cadavre étendu sur le grand chemin : le meurtrier est à côté ; il excite toute votre indignation, mais dès que vous apprenez que ce meurtrier est un voyageur tranquille et que l'autre était un brigand qui est tombé victime d'une juste défense, la pitié disparaît. Le droit, en s'agrandissant, est toujours le même. Ce n'est point par leur sévérité mais par leur nécessité qu'il faut juger la moralité des exécutions par lesquelles une souveraineté attaquée se défend. Tout ce qui n'est pas indispensable est criminel, mais tout ce qu'on peut imaginer de plus terrible est licite s'il n'y avait pas moyen de se défendre autrement. Qu'on ne vienne point nous dire : J'ai vu des deux côtés la fourbe et la fureur [citation de Voltaire, note de AMG]. Eh ! sans doute les passions humaines sont indestructibles, et les hommes, même pour le bon droit, se battent comme des hommes ; mais il n'y a point de comparaison à faire. Si dans une guerre excitée par des rebelles, il périt cent mille hommes de part et d'autre, du côté de la souveraineté on a donné cent mille morts, et de l'autre on a commis cent mille meurtres. Des vérités aussi simples ne peuvent échapper à personne."
Joseph de Maistre. Envoyé directement sur le « Mur des cons » des juges qui confondent la proportion et l'égalité, qui identifient un affrontement entre rebelles (que ceux-ci aient ou non raison, c'est une autre histoire) et forces de l'ordre (que l'ordre en question soit juste ou non, c'est une autre histoire) avec un duel à armes égales entre deux personnes de force à peu près comparable, et que le meilleur gagne. Pour reprendre la formule de Maistre : entre ces deux types de combat, "il n'y a point de comparaison à faire."
Joseph de Maistre. Envoyé directement sur le « Mur des cons » des juges qui confondent la proportion et l'égalité, qui identifient un affrontement entre rebelles (que ceux-ci aient ou non raison, c'est une autre histoire) et forces de l'ordre (que l'ordre en question soit juste ou non, c'est une autre histoire) avec un duel à armes égales entre deux personnes de force à peu près comparable, et que le meilleur gagne. Pour reprendre la formule de Maistre : entre ces deux types de combat, "il n'y a point de comparaison à faire."
<< Home