Programme socialiste : guillotinons la bite des Africains, cela résoudra les questions économiques, terroristes, climatiques.
Voici, remis dans son contexte, malgré quelques sérieuses coupures, le texte de P. Muray relatif au Docteur Guillotin. J'espère que certains points deviendront plus compréhensibles, ou que l'importance de certains points - le médecin à la fois hygiéniste et assassin - apparaîtra plus clairement.
"Cette Harmonie est fondamentale dans l'économie de l'organisation dixneuviémiste. Rien ne prouve, n'est-ce pas, qu'il y aurait à la base une béance, un manque, un trou. Pourquoi pas plutôt une Harmonie oubliée ? A tous les niveaux - poétique, politique, philosophique, idéologique - de la sublimation sexuelle, le 19e est mobilisé par le militantisme de l'Harmonie. Ce qui explique d'ailleurs en partie la répulsion générale, plus tard, pour l'intervention de Freud remettant le genre humain dans son ornière de castration. Réactualisant brusquement sous d'autres noms la dissonance qui constitue le sujet alors que celui-ci vient justement de se persuader qu'il était tombé d'une Harmonie indicible… (…)
Un spectre tremble derrière le socialisme, c'est celui de la maladie. Le socialisme n'est pas une maladie, mais l'illusion qu'il y aurait une maladie que l'on pourrait guérir. (…)
Sans les progrès de la médecine, il n'y aurait peut-être pas eu de socialisme. Celui-ci épouse idéologiquement les étapes de l'entreprise de sauvetage médical des hommes. Tout cela prend naissance au 19e en même temps que les yeux s'ouvrent sur une nouvelle catégorie à prendre en compte : la démographie. La multiplication de la population. Dont toutes les théories du pouvoir vont désormais s'occuper. Pour s'assurer d'un droit de vie et de mort sur la prolifération. Essayer de l'encourager, de la programmer. Trop nombreux ? Pas assez ? Combien ? Épidémies, hygiène, habitat, deviennent des sous-ensembles du nouvel ensemble majeur que personne ne pourra plus négliger désormais : la science démographique. L'ennuyeux, c'est qu'à se préoccuper si étroitement de la santé, on frôle d'inquiétantes tentations : c'est ainsi que naît médicalement la théorie de la dégénérescence, des sangs pourris, des sangs viciés, des souches épuisées qui ne se reproduisent plus. Des fins de races hémophiles héréditairement cariées. Les classes pourries…
Au fond du précipice, le racisme biologique attend son heure. Pourquoi les meilleures intentions finissent-elles si mal, si souvent ? Pourquoi le Bien ne se révèle-t-il finalement que comme un prétexte ? C'était déjà l'histoire d'un de ces modestes héros que la France néglige trop d'honorer : Joseph-Ignace Guillotin, le papa de la guillotine. Entré dans les ordres, chez les jésuites. Défroqué. Devenu médecin. Désigné par Louis XVI pour réfuter la théorie du magnétisme animal de Mesmer. Puis député de Paris en 1789. C'est à ce titre qu'il propose la décapitation par cette machine qui portera son nom. Afin que tous les condamnés à mort jouissent d'une rigoureuse égalité dans l'application des peines. En même temps, il rêve que la vaccination devienne obligatoire pour tout le monde : voilà son côté vouloir-guérir. Le vaccin et le rasoir : fonts baptismaux de l'égalité. C'est-à-dire de l'anticipation, par la loi, de l'Harmonie à reconquérir…"
Le paragraphe suivant, que j'ai déjà dû citer en tout ou partie il y a des années, et que je vous retranscrirai sans doute prochainement, a trait à la surpopulation et/ou à la notion de surpopulation. Ajoutons simplement, pour l'instant, que le malthusianisme naît à la même époque, et que notre président Macron, là encore avant tout socialiste (c'est peut-être ça la pensée dominante en France, plus que le libéralisme libertaire, le libéralisme socialiste, ou social-libéralisme), vient de nous pondre une petite déclaration d'esprit tout malthusien sur la démographie africaine. Ce qui ne signifie bien sûr pas que celle-ci ne soit pas un problème à prendre en compte : il s'agit plutôt de réfléchir à ce qui est variable d'ajustement, à ce qui est négociable, plus ou moins négociable, et à ce qui ne l'est pas.
"Cette Harmonie est fondamentale dans l'économie de l'organisation dixneuviémiste. Rien ne prouve, n'est-ce pas, qu'il y aurait à la base une béance, un manque, un trou. Pourquoi pas plutôt une Harmonie oubliée ? A tous les niveaux - poétique, politique, philosophique, idéologique - de la sublimation sexuelle, le 19e est mobilisé par le militantisme de l'Harmonie. Ce qui explique d'ailleurs en partie la répulsion générale, plus tard, pour l'intervention de Freud remettant le genre humain dans son ornière de castration. Réactualisant brusquement sous d'autres noms la dissonance qui constitue le sujet alors que celui-ci vient justement de se persuader qu'il était tombé d'une Harmonie indicible… (…)
Un spectre tremble derrière le socialisme, c'est celui de la maladie. Le socialisme n'est pas une maladie, mais l'illusion qu'il y aurait une maladie que l'on pourrait guérir. (…)
Sans les progrès de la médecine, il n'y aurait peut-être pas eu de socialisme. Celui-ci épouse idéologiquement les étapes de l'entreprise de sauvetage médical des hommes. Tout cela prend naissance au 19e en même temps que les yeux s'ouvrent sur une nouvelle catégorie à prendre en compte : la démographie. La multiplication de la population. Dont toutes les théories du pouvoir vont désormais s'occuper. Pour s'assurer d'un droit de vie et de mort sur la prolifération. Essayer de l'encourager, de la programmer. Trop nombreux ? Pas assez ? Combien ? Épidémies, hygiène, habitat, deviennent des sous-ensembles du nouvel ensemble majeur que personne ne pourra plus négliger désormais : la science démographique. L'ennuyeux, c'est qu'à se préoccuper si étroitement de la santé, on frôle d'inquiétantes tentations : c'est ainsi que naît médicalement la théorie de la dégénérescence, des sangs pourris, des sangs viciés, des souches épuisées qui ne se reproduisent plus. Des fins de races hémophiles héréditairement cariées. Les classes pourries…
Au fond du précipice, le racisme biologique attend son heure. Pourquoi les meilleures intentions finissent-elles si mal, si souvent ? Pourquoi le Bien ne se révèle-t-il finalement que comme un prétexte ? C'était déjà l'histoire d'un de ces modestes héros que la France néglige trop d'honorer : Joseph-Ignace Guillotin, le papa de la guillotine. Entré dans les ordres, chez les jésuites. Défroqué. Devenu médecin. Désigné par Louis XVI pour réfuter la théorie du magnétisme animal de Mesmer. Puis député de Paris en 1789. C'est à ce titre qu'il propose la décapitation par cette machine qui portera son nom. Afin que tous les condamnés à mort jouissent d'une rigoureuse égalité dans l'application des peines. En même temps, il rêve que la vaccination devienne obligatoire pour tout le monde : voilà son côté vouloir-guérir. Le vaccin et le rasoir : fonts baptismaux de l'égalité. C'est-à-dire de l'anticipation, par la loi, de l'Harmonie à reconquérir…"
Le paragraphe suivant, que j'ai déjà dû citer en tout ou partie il y a des années, et que je vous retranscrirai sans doute prochainement, a trait à la surpopulation et/ou à la notion de surpopulation. Ajoutons simplement, pour l'instant, que le malthusianisme naît à la même époque, et que notre président Macron, là encore avant tout socialiste (c'est peut-être ça la pensée dominante en France, plus que le libéralisme libertaire, le libéralisme socialiste, ou social-libéralisme), vient de nous pondre une petite déclaration d'esprit tout malthusien sur la démographie africaine. Ce qui ne signifie bien sûr pas que celle-ci ne soit pas un problème à prendre en compte : il s'agit plutôt de réfléchir à ce qui est variable d'ajustement, à ce qui est négociable, plus ou moins négociable, et à ce qui ne l'est pas.
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