dimanche 2 juillet 2017

Paul Morand rend hommage à Pierre Laval.

S'il est une personnalité de la période de l'Occupation qui n'a pas la cote, il s'agit bien de Laval. De Gaulle, Pétain, Céline, Aragon, Desnos, Rebatet, Drieu, etc., chacun a des fidèles. Est-ce dû à son physique d'auvergnat roublard et vouté ou à sa position intermédiaire dans la hiérarchie (ni vraiment chef qui endosse les responsabilités, ni simple serviteur que l'on peut dédouaner de tout), ou tout simplement au fait que dans un pays où on aime les grands mots il pâtit de son côté professionnel de la politique, qui laisse livres, discours et envolées aux autres (on imagine sa tronche devant une formule comme : "Pensez printemps !"), Laval semble n'avoir eu pour défenseurs après sa mort que sa famille et ses avocats. Une exception donc, Morand. Lequel écrivait à Josée de Chambrun, la fille de Laval :

"Malraux parle de l'extraordinaire don prophétique de De Gaulle. Mais de Laval : l'Angleterre sera rayée des grandes puissances, la Russie gagnera la guerre et l'Allemagne économique dominera l'Europe, ce n'est pas mal non plus ?"