A l'occasion j'essaierai de montrer que Macron est plus socialiste que Hamon, et surtout que Hollande. En attendant, une nouvelle citation de P. Muray.
"L'illusion comique se déroule, c'est la messe globale de l'époque. Stendhal plus lucide que bien d'autres se pose brusquement, avant tout le monde, une curieuse question : pourquoi ne sommes-nous pas heureux ? Pourquoi les hommes de cette société n'accèdent-ils pas au bonheur ? Quoi ? Les Bastilles sont effondrées, les rois en déroute ou contrôlés, les féodalités effacées, les privilèges et les injustices en cours de liquidation. Nous devrions nous épanouir. Et pourtant non. Rien. La prostration. Une nouvelle façon d'être malheureux. Malgré le progrès pourtant réel. Comment les philosophes des Lumières ont-ils pu si radicalement se tromper dans leurs calculs sur l'avenir ? Question des effets pervers, première intuition des chocs en retour, du trajet tordu qui va des causes aux conséquences. Première vision du décalage entre l'ébauche théorique des conceptions du monde et leur application dans la réalité. On commence en voulant le bien et on finit en faisant le mal. La disparition du droit divin des rois qui aurait dû permettre un sensationnel développement du bonheur des peuples a laissé la place à l'empoignade des égaux, l'imitation féroce entre soi, l'étouffante anxiété des rivalités mutuelles. La montée du public actif qui veut se faire admirer et s'exaspère de ne pas l'être, exige qu'on l'applaudisse et s'aperçoit qu'il n'y a plus personne pour applaudir parce que tout le monde est grimpé sur scène ; ce qui fait monter d'un cran l'énervement du public, candidat au vedettariat impossible pour cause de disparition du public. Et ainsi de suite."
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