Chacun voit midi à la porte de l'autre.
"La pensée dominante du moment est un « cégétolepenisme » mâtiné de conspirationnisme et de déclinisme", lis-je dans Éléments sous la plume de Marc-Édouard Nabe. Non, je déconne, il s'agit d'une déclaration de Sébastien Le Fol, interviewé en compagnie de Daoud Boughezala et Alexandre Devecchio, dans Éléments, donc.
Sébastien Le Fol travaille au Point - il n'y a pas de sot métier -, ce qu'il dit n'est bien sûr pas faux, mais ce qui m'amuse est la permanence de cette figure de rhétorique consistant à gonfler l'importance ou l'influence de la doctrine que l'on entend combattre. Cette pensée supposée « dominante » s'est largement fait démolir au deuxième tour de l'élection présidentielle. Comme le dit un peu plus tôt dans le même article D. Boughezala, avec cette élection, "Emmanuel Macron prépare en toute quiétude la réforme du travail et l'extension du domaine de la reproduction artificielle. (...) Le dieu Progrès ne s'est jamais aussi bien porté à l'Élysée."
Certes on ne mettra pas sur le même plan les niveaux respectifs des débats intellectuels dans les revues et le vote des Français au deuxième tour d'une élection où l'on choisit souvent faute de mieux, la ficelle utilisée par S. Le Fol n'en reste pas moins un peu grossière. Cela fait bientôt deux siècles que les libéraux en France se présentent comme minoritaires et persécutés, mais de Guizot à Macron en passant par Poincaré, Jean Monnet, Giscard d'Estaing ou Sarkozy, ils sont quand même souvent là pour nous faire chier. - Ce qui perturbe le débat ceci dit, c'est que l'importance historique de l'État en France fait que c'est souvent l'État qui nous force à être libéraux - cette formule paradoxale montre quel est le problème, d'un point de vue général comme du point de vue d'un libéral sincère et bien intentionné : en France, le libéralisme vient d'en haut, alors qu'en bonne logique il devrait venir en bonne partie d'en bas. Je ne dis d'ailleurs pas que la France soit le seul pays dans ce cas, mais cela s'y voit plus nettement qu'ailleurs.
Sébastien Le Fol travaille au Point - il n'y a pas de sot métier -, ce qu'il dit n'est bien sûr pas faux, mais ce qui m'amuse est la permanence de cette figure de rhétorique consistant à gonfler l'importance ou l'influence de la doctrine que l'on entend combattre. Cette pensée supposée « dominante » s'est largement fait démolir au deuxième tour de l'élection présidentielle. Comme le dit un peu plus tôt dans le même article D. Boughezala, avec cette élection, "Emmanuel Macron prépare en toute quiétude la réforme du travail et l'extension du domaine de la reproduction artificielle. (...) Le dieu Progrès ne s'est jamais aussi bien porté à l'Élysée."
Certes on ne mettra pas sur le même plan les niveaux respectifs des débats intellectuels dans les revues et le vote des Français au deuxième tour d'une élection où l'on choisit souvent faute de mieux, la ficelle utilisée par S. Le Fol n'en reste pas moins un peu grossière. Cela fait bientôt deux siècles que les libéraux en France se présentent comme minoritaires et persécutés, mais de Guizot à Macron en passant par Poincaré, Jean Monnet, Giscard d'Estaing ou Sarkozy, ils sont quand même souvent là pour nous faire chier. - Ce qui perturbe le débat ceci dit, c'est que l'importance historique de l'État en France fait que c'est souvent l'État qui nous force à être libéraux - cette formule paradoxale montre quel est le problème, d'un point de vue général comme du point de vue d'un libéral sincère et bien intentionné : en France, le libéralisme vient d'en haut, alors qu'en bonne logique il devrait venir en bonne partie d'en bas. Je ne dis d'ailleurs pas que la France soit le seul pays dans ce cas, mais cela s'y voit plus nettement qu'ailleurs.
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