Pince-mi et Pince-moi sont dans un bateau.
"Et je ne hais rien tant que le modernisme. Et je n’aime rien tant que la liberté. (Et en elle-même, et n’est-elle point la condition irrévocable de la grâce.)
Disons les mots. Le modernisme est, le modernisme consiste à ne pas croire ce que l’on croit. La liberté consiste à croire ce que l’on croit et à admettre, (au fond, à exiger), que le voisin aussi croie ce qu’il croit.
Le modernisme consiste à ne pas croire soi-même pour ne pas léser l’adversaire qui ne croit pas non plus. C’est un système de déclinaison mutuelle. La liberté consiste à croire. Et à admettre, et à croire que l’adversaire croit.
Le modernisme est un système de complaisance. La liberté est un système de déférence. (…)
Il ne faudrait pas dire les grands mots, mais enfin le modernisme est un système de lâcheté. La liberté est un système de courage."
Bien sûr, quand un moderniste qui ne croit pas à ce qu’il croit et qui croit, pour le coup, que personne ne croit à ce qu'il croit, rencontre quelqu’un qui croit à ce qu’il croit, quitte à mentir sur le sujet… La France tombe à l'eau !
(Péguy, au fait. Vous aviez reconnu (y compris la ponctuation particulière). - Et les musulmans ont au moins la décence d'exiger que nous croyions à ce à quoi nous croyons, et ont bien raison de nous mépriser de ne pas y croire.)
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