jeudi 7 février 2019

Je schématise ? Oui et non.

Il y a beaucoup à prendre dans le texte de saint Augustin sur La grâce et le libre arbitre, je serai bref ce soir. Le chrétien africain souvent cite saint Paul, ici au sujet du rapport entre les oeuvres et la grâce, nos deux saints soutenant fermement que la grâce est indépendante des oeuvres (j’ai déjà cité une analyse sur saint Paul, au sujet de ce problème, il y a quelques semaines) : 

"Pour qu’ils [les chrétiens ou futurs chrétiens] ne prétendent pas avoir mérité un tel don [la grâce] par leurs oeuvres, [saint Paul] ajoute aussitôt : « ce n’est point par les oeuvres, afin que nul ne se glorifie ». Non point qu’il ait nié ou considéré comme vaines les bonnes oeuvres, puisqu’il dit que Dieu « rendra à chacun selon ses oeuvres », mais parce que les oeuvres viennent de la foi, et non la foi des oeuvres."


Il faut faire le bien, mais ce n’est pas parce que vous ferez le bien que vous serez touché par la grâce, qui n’est pas quelque chose qui se gagne ou se mérite ; si vous voulez faire le bien, ce n’est pas parce que vous êtes bon, mais parce que Dieu vous y pousse ; et si vous savez ce qu’est le bien que vous voulez faire, c’est parce que Dieu vous l’a révélé. Dit autrement, plus près de l’expérience de tout un chacun : il vaut mieux faire le bien, mais ce n’est pas parce qu’on le fait qu’on est récompensé (sinon tout le monde le ferait par intérêt) ; plus on essaie de faire le bien, moins on est convaincu de sa propre pureté, moins on a bonne conscience ; pour faire le bien, il faut avoir la conscience la plus claire possible de ce qu’est le bien que l’on veut faire, et ce n’est pas facile, ni en théorie, ni en pratique.