mercredi 6 février 2019

Fraternité sans terre.




Voici le premier poème, écrit en 1922, du recueil de Marina Tsvetaeva, Après la Russie. L’auteur est alors exilée à Berlin : 

"Il existe une heure de mots, 
Sortis d’un silence d’ouïe. 
La vie, à coups de marteau,
Fait payer cher ses droits. 

Peut-être un front
Lové dans l’épaule ?
Peut-être le rayon
Cachant le jour ? 

Musique futile - 
Cendres : envol du drap. 
La peur est le tribut, 
La cendre : le prix payé. 

Vengeances sanglantes, silences, 
L’heure des ferventes prières ! 
Heure des fraternités sans terre : 
L’heure d’être seul au monde."



A garder en mémoire, pour plus tard, après la France…