vendredi 22 mars 2019

"Le dernier mot du réalisme."

Je découvre cette savoureuse description du tableau de Courbet, L’origine du monde - je ne le reproduis pas, cf. ci-après - par Maxime Du Camp : 

"Lorsqu’on écartait le voile, on demeurait stupéfait d’apercevoir une femme de grandeur naturelle, vue de face, émue et convulsée, remarquablement peinte, reproduite con amore, ainsi que disent les Italiens, et donnant le dernier mot du réalisme. Mais, par un inconcevable oubli, l’artisan, qui avait copié son modèle d’après nature, avait négligé de représenter les pieds, les jambes, les cuisses, le ventre, les hanches, la poitrine, les mains, les bras, les épaules, le cou et la tête."


Con amore, je substitue à ce tableau, certes à plus d’un titre remarquable mais qui à force d’être reproduit (cela agaçait déjà Muray il y a des années) ressemble de plus en plus à un insert de film porno - figure de style cinématographique que Courbet invente en cette fin XIXe, quelque temps avant que les Lumière n'inventent le cinéma... -, cette émouvante photographie d’une des grandes Ève du XXe siècle, qui me paraît être le bon contrepoint autant à l’oeuvre du communard Courbet qu’à la pertinente description qu’en dresse l'anti-communard (subtiles allusions aux GiletsJaunes !) Du Camp.