jeudi 21 mars 2019

Allez, Étienne, bientôt royaliste !

"Le citoyen est actif et responsable quand l’électeur est passif et irresponsable. On sait depuis Platon que la pire des choses qui puisse arriver à une cité, c’est de se placer sous le pouvoir d’hommes désireux de le prendre ; or c’est précisément ce que fait l’élection : donner le pouvoir à ceux qui le veulent et qui de ce fait sont les pires. Le tirage au sort, lui, en désignant n’importe lequel d’entre nous, ne va pas systématiquement sélectionner les pires, il limite au contraire ce risque."

Étienne Chouard, dans le dernier numéro d’Éléments. C’est presque du Maurras ou du Boutang, il suffit de compléter, et cela répondra à une objection souvent soulevée contre le RIC, la possibilité d’un bordel permanent : avec un roi, qui s’il n’a objectivement pas été tiré au sort, l’est subjectivement (dès qu’il est conscient, on lui apprend qu’il a une mission, lui et pas ses petits camarades, et qu’il n’a pas le choix, ça tombe sur sa gueule et pas celle du voisin), un roi garantie de permanence et qui lui-même n’a pas demandé à être là, on complète le dispositif. - Je sais bien qu’une des raisons de la longévité de la monarchie française relève du rôle qu’y ont joué les nombreux corps intermédiaires, mais cela ne change pas le raisonnement : pour que le peuple puisse décider, il faut, afin d'éviter la dérive vers la chienlit, en regard du peuple une constance, une permanence (vous remarquerez que j’emploie des termes liés à la durée, et pas à un espace marqué socialement, genre dominés-dominants, lutte des classes, gueux, etc.) ; et si cette constance ne provient pas, comme ce serait sans doute le cas dans la France de 2019, de la constance d’arrivistes à protéger leur quant-à-soi, c’est tout de même mieux. 


C’était l’utopie anarcho-conseilliste-monarchiste du jour…