Gustave Flaubert, c'est moi (bis).
"L'oisiveté où je vis depuis quelque temps me donne un désir cuisant de transformer par l'art tout ce qui est de moi, tout ce que j'ai senti. Je n'éprouve nullement le besoin d'écrire mes mémoires. Ma personnalité, même, me répugne tant j'en suis gorgé, et les objets immédiats me semblent hideux ou bêtes. Je me reporte avec désespoir sur l'idée. (...) J'éprouve le besoin d'épopées gigantesques. C'est toi qui me souffle ça au cul, de loin, cher bougre.
Mais la vie est si courte ! - Il me prend envie de me casser la gueule quand je songe que je n'écrirai jamais comme je veux, ni le quart de ce que je rêve. Toute cette force que l'on sent, et qui vous étouffe, il faudra mourir avec elle, et sans l'avoir fait déborder. C'est comme les envies de foutre. On soulève en idée tous les cotillons qui passent. Mais dès le cinquième coup, tout sperme manque. Alors le sang vient au gland, mais la concupiscence reste au cœur."
(A Louis Bouilhet, 24 août 1853.)
Mais la vie est si courte ! - Il me prend envie de me casser la gueule quand je songe que je n'écrirai jamais comme je veux, ni le quart de ce que je rêve. Toute cette force que l'on sent, et qui vous étouffe, il faudra mourir avec elle, et sans l'avoir fait déborder. C'est comme les envies de foutre. On soulève en idée tous les cotillons qui passent. Mais dès le cinquième coup, tout sperme manque. Alors le sang vient au gland, mais la concupiscence reste au cœur."
(A Louis Bouilhet, 24 août 1853.)
<< Home