lundi 8 mai 2006

Appel au meurtre.

Si le grand art s'est traditionnellement nourri de grandes catastrophes historiques - guerres, notamment civiles, massacres, épidémies, révolutions... -,

S'il n'y a plus de grand art en France,

Si donc nous vivons depuis trop longtemps dans un confort anesthésiant,

S'il nous faut quelque catastrophe pour retrouver le grand art,

Si cette catastrophe ne doit pas être une guerre,

Car aujourd'hui, qui dit guerre, et pas agression contre l'Irak ou génocide local, a de fortes chances de dire apocalypse,

Ce qui amènerait au choix : apocalypse ou absence d'art - retour alors à Lascaux ?

Si donc il faut une catastrophe,

Et que nous n'avons rien contre nos voisins,

Les Anglais valets soumis, et aimant ça, des Américains - éducation anglaise oblige - bien sûr un peu, mais tout de même, de là à les envahir,


Il ne reste à l'homme de bon sens (à moins d'envahir les Etats-Unis ou la Chine...) qu'une solution s'il ne veut plus s'ennuyer en ouvrant un livre et en allant au cinéma - donc dans la vie, car on ne voit pas ce que les artistes auraient à dire ou à communiquer si les gens n'ont rien à dire ou à communiquer (Ozon est néanmoins un gros con) : la guerre civile et/ou la révolution. Ce qui d'ailleurs est peut-être aussi bien, puisque cela ne dépend que de nous et que cela commence à avoir de relatives chances de survenir. Pauvres, catholiques, musulmans, ralliez-vous à votre panache blanc !

Travail du négatif ? Négation de la négation ? Je passe une partie de mon temps sur ce blog à montrer pourquoi il est normal et plutôt bien que la société soit lourde, je ne perds pas une occasion (ou plutôt si, plein, mais je ne vais pas dire du mal de Libération, qui bientôt j'espère nous libèrera de sa présence, tous les jours) de critiquer certains stéréotypes "de gauche" - et voilà que la consultation d'un programme de cinéma m'amène, non pas à prêcher la révolution, mais à souhaiter une forme sanglante de conflit civil. Ach, ce n'est pas moi qui ai mis dans la tête des élites qu'elles devaient jouir non pas qualitativement - le sang, le rang, la liberté, le luxe même à la rigueur, la gloire aussi, la recherche parfois meurtrière et inconsciente de la gloire - mais quantitativement - toujours plus donc, toujours plus, et encore plus -, ce n'est pas moi qui ai créé les conditions de cette guerre civile. Mon gouvernement, mon régime, mes élites pour un bon film, pour un bon livre ! Que Sarkozy, Parisot, Breton, soient punis par où ils ont péché !

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