vendredi 9 mai 2008

Désespérante modernité.

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(L'oeil était dans la tombe et regardait Etienne-Jules...)


Je change un peu d'époque, pour reposer à travers un détail que je viens de redécouvrir, la question des rapports entre science traditionnelle et science moderne. Relisant des notes prises à la lecture de l'ouvrage d'Anson Rabinbach Le moteur humain (1991, éd. française La Fabrique, 2004), consacré à la notion de force du travail au XIXe siècle, au cours du passionnant chapitre consacré aux recherches de E.-J. Marey sur le mouvement du corps humain,


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je tombe sur ce récit d'une rencontre manquée entre le scientifique français et ses prédécesseurs de la Grèce antique.


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"Phidias était depuis longtemps un objet de fascination pour Marey. Dans son article de 1878 sur le cheval dans l'art, il note avec une admiration non dissimulée qu'« à la grande époque de l'art grec, Phidias a correctement représenté un coursier au galop sur la frise du Parthénon. » Il confesse son étonnement en constatant qu'à l'époque de Phidias, la science de l'allure du cheval était connue des artistes. Mais après avoir examiné la totalité de la frise, il se convainc qu'il ne s'agit que d'un heureux hasard."

- il est possible, effectivement, qu'il ne s'agisse là que d'un « heureux hasard », question de fond sur laquelle A. Rabinbach ne tranche malheureusement pas. On a tout de même quelque peine à y croire ; on aimerait savoir comment les Grecs en sont arrivés là, et on ne peut que regretter, si donc il ne s'agit pas d'un hasard, ce rendez-vous avorté entre Phidias et Marey, entre deux grands observateurs de la réalité, entre le sculpteur traditionnel et le scientifique moderne, sans doute, malgré sa bonne volonté, imbu de sa supériorité (« il se convainc » : est-ce la traduction, est-ce une volonté de M. Rabinbach, mais on a l'impression que Marey cherche à s'en convaincre, qu'il y a là du volontarisme).

Marey étant à la fois un grand amateur de statistique et un précurseur du cinéma, ce cinéma dont on espérait qu'il nous ferait mieux voir les choses (« La vérité 24 fois par seconde... »), nous pouvons aisément relier ce petit fait historique à nos interrogations habituelles comme aux problèmes que nous abordons, via Musil, ces derniers temps. Mais dans la mesure où nous n'y connaissons rien en sculpture grecque, restons-en là.


Une petite sculpture contemporaine, ou éternelle, pour « conclure » :


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Sans commentaire.

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