"Le libéralisme n'est pas une idéologie, mais un empirisme."
(M. Maso, septembre 2006)
"Le socialisme n'implique pas l'abolition du Droit abstrait. Il implique seulement qu'on ne confonde pas les règles instituées par ce dernier avec les principes sur lesquels doit s'appuyer une politique décente. Il n'y a ainsi aucune contradiction, d'un point de vue socialiste, à autoriser juridiquement ce que par ailleurs on s'efforce de combattre moralement ou politiquement. Le fait qu'un comportement soit légal ne signifie pas pour autant, en effet, qu'on doive le considérer comme moralement désirable ou politiquement juste. Comme le rappelait Lénine, ce n'est pas parce qu'il est juste de défendre le droit au divorce, qu'il faut nécessairement tenir ce dernier pour une solution idéale ou enviable en elle-même et lui conférer ainsi le statut d'une nouvelle norme. Dans l'optique libérale, en revanche, le Droit étant, par définition, la seule référence idéologique commune des individus (la morale n'étant au mieux qu'une affaire privée), une telle distinction est dépourvue de sens et tend donc à devenir impraticable. C'est pourquoi la pente naturelle des sociétés libérales est non seulement de recourir au Droit pour régler tous les problèmes rencontrés ; mais elle implique, d'une manière ou d'une autre, l'interdiction progressive de tout ce qui est supposé « nuire à autrui », selon les canons définis par les rapports de force du moment. Et comme n'importe quelle prise de position politique, religieuse ou morale suppose, si elle est cohérente, la critique des positions adverses, elle sera toujours, en droit, suspecte de nourrir une « phobie » (consciente ou inconsciente) à leur endroit. La phobophobie libérale (c'est-à-dire la phobie de tous les propos susceptibles de « nuire à autrui » en osant contredire son point de vue ou critiquer ses manières d'être) ne peut donc aboutir - à travers la multiplication des lois instituant le « délit d'opinion », et sous la menace permanente du procès en diffamation - qu'à la disparition progressive de tout débat politique sérieux, et, à terme, à l'extinction graduelle de la liberté d'expression elle-même, qu'elle qu'ait été, au départ, l'intention des pouvoirs libéraux."
- Lénine, Muray (et Durkheim), même combat ! - Je tire ces lignes, pleines d'un doux sens de la hiérarchie des valeurs, du dernier livre de J.-C. Michéa, L'empire du moindre mal (Climats, 2007, pp. 183-84). J'espère lui consacrer des textes plus détaillés dans l'avenir.
Dans le présent, un éventuel autre exemple ici - je dis éventuel, car s'il est facile de trouver de multiples reproductions de ce texte sur tous les sites anti-Sarko et anti-impérialistes possibles, il est bien moins aisé d'avoir des détails sur les sources et la fiabilité réelles de ces informations. Vive la France en tout cas !
"Le socialisme n'implique pas l'abolition du Droit abstrait. Il implique seulement qu'on ne confonde pas les règles instituées par ce dernier avec les principes sur lesquels doit s'appuyer une politique décente. Il n'y a ainsi aucune contradiction, d'un point de vue socialiste, à autoriser juridiquement ce que par ailleurs on s'efforce de combattre moralement ou politiquement. Le fait qu'un comportement soit légal ne signifie pas pour autant, en effet, qu'on doive le considérer comme moralement désirable ou politiquement juste. Comme le rappelait Lénine, ce n'est pas parce qu'il est juste de défendre le droit au divorce, qu'il faut nécessairement tenir ce dernier pour une solution idéale ou enviable en elle-même et lui conférer ainsi le statut d'une nouvelle norme. Dans l'optique libérale, en revanche, le Droit étant, par définition, la seule référence idéologique commune des individus (la morale n'étant au mieux qu'une affaire privée), une telle distinction est dépourvue de sens et tend donc à devenir impraticable. C'est pourquoi la pente naturelle des sociétés libérales est non seulement de recourir au Droit pour régler tous les problèmes rencontrés ; mais elle implique, d'une manière ou d'une autre, l'interdiction progressive de tout ce qui est supposé « nuire à autrui », selon les canons définis par les rapports de force du moment. Et comme n'importe quelle prise de position politique, religieuse ou morale suppose, si elle est cohérente, la critique des positions adverses, elle sera toujours, en droit, suspecte de nourrir une « phobie » (consciente ou inconsciente) à leur endroit. La phobophobie libérale (c'est-à-dire la phobie de tous les propos susceptibles de « nuire à autrui » en osant contredire son point de vue ou critiquer ses manières d'être) ne peut donc aboutir - à travers la multiplication des lois instituant le « délit d'opinion », et sous la menace permanente du procès en diffamation - qu'à la disparition progressive de tout débat politique sérieux, et, à terme, à l'extinction graduelle de la liberté d'expression elle-même, qu'elle qu'ait été, au départ, l'intention des pouvoirs libéraux."
- Lénine, Muray (et Durkheim), même combat ! - Je tire ces lignes, pleines d'un doux sens de la hiérarchie des valeurs, du dernier livre de J.-C. Michéa, L'empire du moindre mal (Climats, 2007, pp. 183-84). J'espère lui consacrer des textes plus détaillés dans l'avenir.
Dans le présent, un éventuel autre exemple ici - je dis éventuel, car s'il est facile de trouver de multiples reproductions de ce texte sur tous les sites anti-Sarko et anti-impérialistes possibles, il est bien moins aisé d'avoir des détails sur les sources et la fiabilité réelles de ces informations. Vive la France en tout cas !
Libellés : Cormary, Durkheim, Lénine, Michéa, Muray, Pieter Hugo, Sarkozy
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