mardi 4 avril 2017

"Longtemps portée par une impressionnante dynamique...

...la campagne de Marine Le Pen marquait le pas. En réalité, la présidente du FN inaugurait l'une de ses campagnes à contresens dont elle se ferait une spécialité par la suite, passant maître dans l'art de transformer l'or des sondages en un vil plomb électoral - soit l'opération inverse de celle que le fondateur de la dynastie était parvenu à réaliser jusqu'en 2007 sans autre moyen que la magie, d'aucuns diront la démagogie du verbe. Sous la houlette de l'ex-chevènementiste Florian Philippot, elle s'aventurait sur le terrain de l'économie où sa crédibilité était faible, voire inexistante, et délaissait ainsi les ressorts traditionnels du vote frontiste au moment où ceux-ci n'avaient sans doute jamais été aussi puissants. Ce qui suscitait au sein de son électorat un sentiment d'improvisation et de confusion.

« Heureusement qu'elle est mauvaise comme cochon, qu'elle n'a ni le sens politique ni la culture de son père, sinon je serais très mal. Là, elle nous ouvre un espace... », observait un Sarkozy mi-amusé mi-incrédule."

Patrick Buisson, évoquant la campagne d'avant la « nôtre » - après cinq ans de hollandisme (révolutionnaire, en un sens, oui, Emmanuel Todd n'avait pas tort, même si le ridicule l'a alors justement tué), tout cela semble si loin... "Sarkozy, c'est tout ce que je déteste, mais Hollande c'est pire", avais-je vite écrit au début de ce quinquennat. On peut le dire aussi : Sarkozy, c'était un cauchemar, Hollande, ce fut le massacre de la réalité par de mauvais rêves. Et dans le genre, Macron...