"Fainéants…"
Aucune indulgence dans ce qui suit à l'égard de M. Macron : Président des patrons, de la généralisation de l'enculisme, de la morgue à l'égard des « petits blancs », immigrationniste, arrogant, aveugle (ne « voyant » pas la culture française…), etc. : ce petit merdeux semble bien confirmer les craintes que l'on pouvait légitimement éprouver à son endroit après son élection.
Ceci étant dit, et conformément, tant à mon impartialité bien connue qu'au principe énoncé hier à ce comptoir par feu Jean Madiran, ce n'est pas parce que M. Macron donne l'impression d'être un petit enculé qu'il a nécessairement tort sur tous les plans. "Fainéants", a-t-il donc osé dire. Je travaille quant à moi 70 heures par semaine, je connais beaucoup de gens qui travaillent beaucoup, j'en connais aussi qui aimeraient avoir un travail, un de mes meilleurs amis est syndicaliste et m'explique très bien quand nous nous voyons à quel point la phrase de Warren Buffet sur la lutte des classes (elle continue, mais il n'y a plus que les riches qui la font…) est vraie et décourageante pour qui se bat comme lui contre des patrons qui poussent en ce moment leur avantage le plus loin possible… Ce n'est pas parce que je mesure à quel point E. Macron se place ici dans le camp des riches et des vainqueurs, ce n'est pas parce qu'il est méprisable, que cela exonère les Français de la nécessité d'un examen de conscience sur ce thème.
Quand on prend le métro comme moi au moins deux fois par jour (hélas ! Dieu maudisse Anne Hidalgo…), quand on aime écouter les conversations des gens, quand on entend tous ces employé-e-s du tertiaire (j'utilise à dessein l'écriture dite inclusive - génie de la novlangue… - dans un but explicitement misogyne, tant il y a ici surreprésentation du genre féminin (genre et non pas sexe, décidément je suis ouvert à la modernité aujourd'hui : surreprésentation des femmes, des homosexuels, des hommes féminins)) -, quand on voit tous ces gens se lamenter de leur ennui dans leur boulot de merde en ne pensant qu'à faire la fête à partir du vendredi soir, et aux vacances à l'autre bout du monde que ça leur permet de se payer une fois l'an, le tout sur fond de tristesse quotidienne et de consommation régulière d'euphorisants et d'antidépresseurs….
Eh bien, on se dit que si tous ces gens-là ne sont pas à proprement parler fainéants, ils sont bien tristes et fatigués, et l'on se demande si l'on ne devrait pas réfléchir aux dégâts humains du fameux modèle social français. J'entends l'objection : c'est parce qu'on détricote hypocritement ce modèle depuis trente ans (à cet égard, les saillies d'un Gattaz ou d'un Macron sur l'absence de réformes en France étaient effectivement des plus tartuffes et des plus culottées) que les Français sont aussi las, mal à l'aise, apeurés, schizophrènes. Il y a là une part de vérité, mais qui cache mal que si l'ensemble du pays va mal, c'est peut-être aussi parce que la génération qui a bénéficié des droits sociaux, des CDI, de la bonne conjoncture économique, etc., a profité bien plus pour elle-même que pour ses descendants de ses avantages. Il n'est pas illégitime de se demander si un peu d'inquiétude pour soi comme pour ses enfants au moins (n'en demandons pas trop aux gens) ne sert pas mieux la continuité d'un pays que cette sécurité, que nous n'avons pas fini de payer.
- Ceci ne voulant certes pas dire qu'il faille tout libéraliser, enlever tous les filets de sécurité pour les gens qui travaillent comme pour ceux qui ne trouvent pas de travail ou qui viennent de se faire virer. Je ne dis pas non plus que l'on doive aller au boulot en sautant de joie ou en affichant un sourire béat - j'ai la chance d'aimer mon travail, je ne m'y rends pas toujours plus content que ça. Formulons le problème ainsi : il ne serait pas inutile de se demander si le système actuel permet aux gens d'être à peu près heureux hors de leur travail, qu'ils aiment ou non celui-ci. Puisque M. Macron semble vouloir défaire un modèle déjà fatigué, n'est-ce pas l'occasion pour les opposants de « Jupiter » de se demander ce qui dans ce modèle vaut vraiment la peine ? Se faire chier toute sa vie dans le même boulot, est-ce un but ? La sécurité de l'emploi vaut-elle toutes les fainéantises morales ? A quoi sert de gueuler sur les immigrés qui viennent pour l'argent, sur les Arabes qui profitent des allocs, si l'on se maintient soi-même dans le matérialisme et l'immanence ? (Formulation préférable à celle qui m'est venue d'abord sous la plume : si l'on ne pense soi-même qu'au pognon.)
(Une précision : dans un texte quelque peu virulent, je disais il y a un mois que les « barbares » qui nous envahissent copiaient « leurs maîtres » dans le matérialisme de ceux-ci. Je maintiens ces termes, mais ils ne visent pas bien sûr des Africains qui pensent à se développer chez eux, sans vouloir à tout prix imiter l'homme blanc, y compris et surtout dans ses pires travers.)
- C'est amusant, plus il me semble comprendre l'Islam, plus cette religion me semble aussi limitée que dangereuse ; et dans le même temps, plus il m'arrive (je devrais dire de nouveau, car c'était une des thématiques majeures de ce blog quand je l'ai démarré il y a douze ans) de comprendre ces musulmans et leur haine de la petitesse actuelle de notre mode de vie. - Des Français chiants, fatigués et fatigants, détestés et agressés par des cons de musulmans impérialistes, enculés en même temps par des capitalistes carnassiers, voilà le spectacle pathétique que notre pays nous offre depuis quelques années. Et ce ne sont pas les mariages pour tous, PMA et autres GPA qui vont décrisper l'ambiance…
(La schizophrénie française, je reviens sur ce thème : elle remonte bien plus probablement à la Révolution française qu'aux trente dernières années. C'est la Révolution finalement, encore à l'oeuvre de façon très manifeste chez M. Macron, qui donne aux Français une sorte de complexe vis-à-vis de l'humanité : comme si (cela s'est construit au fil du temps) on avait plus de chance de mériter de l'humanité si l'on se montrait de moins en moins Français. Ce travail étant par définition impossible à parachever, on peut dire que depuis deux siècles (graduellement), les Français soulèvent le rocher de Sisyphe, et qu'il leur retombe périodiquement sur la gueule. Ce qui serait une possible piste d'interprétation des multiples changements de régime depuis 1789).
Ceci étant dit, et conformément, tant à mon impartialité bien connue qu'au principe énoncé hier à ce comptoir par feu Jean Madiran, ce n'est pas parce que M. Macron donne l'impression d'être un petit enculé qu'il a nécessairement tort sur tous les plans. "Fainéants", a-t-il donc osé dire. Je travaille quant à moi 70 heures par semaine, je connais beaucoup de gens qui travaillent beaucoup, j'en connais aussi qui aimeraient avoir un travail, un de mes meilleurs amis est syndicaliste et m'explique très bien quand nous nous voyons à quel point la phrase de Warren Buffet sur la lutte des classes (elle continue, mais il n'y a plus que les riches qui la font…) est vraie et décourageante pour qui se bat comme lui contre des patrons qui poussent en ce moment leur avantage le plus loin possible… Ce n'est pas parce que je mesure à quel point E. Macron se place ici dans le camp des riches et des vainqueurs, ce n'est pas parce qu'il est méprisable, que cela exonère les Français de la nécessité d'un examen de conscience sur ce thème.
Quand on prend le métro comme moi au moins deux fois par jour (hélas ! Dieu maudisse Anne Hidalgo…), quand on aime écouter les conversations des gens, quand on entend tous ces employé-e-s du tertiaire (j'utilise à dessein l'écriture dite inclusive - génie de la novlangue… - dans un but explicitement misogyne, tant il y a ici surreprésentation du genre féminin (genre et non pas sexe, décidément je suis ouvert à la modernité aujourd'hui : surreprésentation des femmes, des homosexuels, des hommes féminins)) -, quand on voit tous ces gens se lamenter de leur ennui dans leur boulot de merde en ne pensant qu'à faire la fête à partir du vendredi soir, et aux vacances à l'autre bout du monde que ça leur permet de se payer une fois l'an, le tout sur fond de tristesse quotidienne et de consommation régulière d'euphorisants et d'antidépresseurs….
Eh bien, on se dit que si tous ces gens-là ne sont pas à proprement parler fainéants, ils sont bien tristes et fatigués, et l'on se demande si l'on ne devrait pas réfléchir aux dégâts humains du fameux modèle social français. J'entends l'objection : c'est parce qu'on détricote hypocritement ce modèle depuis trente ans (à cet égard, les saillies d'un Gattaz ou d'un Macron sur l'absence de réformes en France étaient effectivement des plus tartuffes et des plus culottées) que les Français sont aussi las, mal à l'aise, apeurés, schizophrènes. Il y a là une part de vérité, mais qui cache mal que si l'ensemble du pays va mal, c'est peut-être aussi parce que la génération qui a bénéficié des droits sociaux, des CDI, de la bonne conjoncture économique, etc., a profité bien plus pour elle-même que pour ses descendants de ses avantages. Il n'est pas illégitime de se demander si un peu d'inquiétude pour soi comme pour ses enfants au moins (n'en demandons pas trop aux gens) ne sert pas mieux la continuité d'un pays que cette sécurité, que nous n'avons pas fini de payer.
- Ceci ne voulant certes pas dire qu'il faille tout libéraliser, enlever tous les filets de sécurité pour les gens qui travaillent comme pour ceux qui ne trouvent pas de travail ou qui viennent de se faire virer. Je ne dis pas non plus que l'on doive aller au boulot en sautant de joie ou en affichant un sourire béat - j'ai la chance d'aimer mon travail, je ne m'y rends pas toujours plus content que ça. Formulons le problème ainsi : il ne serait pas inutile de se demander si le système actuel permet aux gens d'être à peu près heureux hors de leur travail, qu'ils aiment ou non celui-ci. Puisque M. Macron semble vouloir défaire un modèle déjà fatigué, n'est-ce pas l'occasion pour les opposants de « Jupiter » de se demander ce qui dans ce modèle vaut vraiment la peine ? Se faire chier toute sa vie dans le même boulot, est-ce un but ? La sécurité de l'emploi vaut-elle toutes les fainéantises morales ? A quoi sert de gueuler sur les immigrés qui viennent pour l'argent, sur les Arabes qui profitent des allocs, si l'on se maintient soi-même dans le matérialisme et l'immanence ? (Formulation préférable à celle qui m'est venue d'abord sous la plume : si l'on ne pense soi-même qu'au pognon.)
(Une précision : dans un texte quelque peu virulent, je disais il y a un mois que les « barbares » qui nous envahissent copiaient « leurs maîtres » dans le matérialisme de ceux-ci. Je maintiens ces termes, mais ils ne visent pas bien sûr des Africains qui pensent à se développer chez eux, sans vouloir à tout prix imiter l'homme blanc, y compris et surtout dans ses pires travers.)
- C'est amusant, plus il me semble comprendre l'Islam, plus cette religion me semble aussi limitée que dangereuse ; et dans le même temps, plus il m'arrive (je devrais dire de nouveau, car c'était une des thématiques majeures de ce blog quand je l'ai démarré il y a douze ans) de comprendre ces musulmans et leur haine de la petitesse actuelle de notre mode de vie. - Des Français chiants, fatigués et fatigants, détestés et agressés par des cons de musulmans impérialistes, enculés en même temps par des capitalistes carnassiers, voilà le spectacle pathétique que notre pays nous offre depuis quelques années. Et ce ne sont pas les mariages pour tous, PMA et autres GPA qui vont décrisper l'ambiance…
(La schizophrénie française, je reviens sur ce thème : elle remonte bien plus probablement à la Révolution française qu'aux trente dernières années. C'est la Révolution finalement, encore à l'oeuvre de façon très manifeste chez M. Macron, qui donne aux Français une sorte de complexe vis-à-vis de l'humanité : comme si (cela s'est construit au fil du temps) on avait plus de chance de mériter de l'humanité si l'on se montrait de moins en moins Français. Ce travail étant par définition impossible à parachever, on peut dire que depuis deux siècles (graduellement), les Français soulèvent le rocher de Sisyphe, et qu'il leur retombe périodiquement sur la gueule. Ce qui serait une possible piste d'interprétation des multiples changements de régime depuis 1789).
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