"Les Ukrainiens n'ont jamais été une nation."
Décidément, notre ami Mauss est un allié de poids dans la lutte pour un monde multipolaire sensé... D'autres réflexions, toujours un peu en vrac :
"En troisième lieu, une nation croit à sa civilisation, à ses mœurs, ses arts industriels et ses beaux-arts. Elle a le fétichisme de sa littérature, de sa plastique, de sa science, de sa technique, de sa morale, de sa tradition, de son caractère en un mot. Elle a presque toujours l'illusion d'être la première du monde. Elle enseigne sa littérature comme si elle était la seule, la science comme si elle seule y avait collaboré, les techniques comme si elle les avait inventées, et son histoire et sa morale comme si elles étaient les meilleures et les plus belles. Il y a là une fatuité naturelle, en partie causée par l'ignorance et le sophisme politique, mais souvent par les nécessités de l'éducation. Les plus petites nations n'y échappent pas."
"Le nombre des nations devient singulièrement restreint. Elles apparaissent, surtout les grandes, comme de belles fleurs, mais encore rares et fragiles de la civilisation et du progrès humain. Les premières furent petites, ce furent les cités grecques. La première grande fut Rome. Depuis, je ne compte guère que sept ou huit grandes nations et une douzaine de petites dans toute l'histoire."
"Alors que c'est la nation qui fait la tradition, on cherche à reconstituer celle-ci autour de la tradition."
Et cet avertissement sincère, en 1924 :
"Vous dites qu'un régime collectiviste serait moins productif qu'un régime de propriété privée. En tant que socialiste, et en tant qu'homme qui a peut-être plus vécu que vous avec les ouvriers, je vous dirai franchement que c'est là, en effet, la pierre d'achoppement pour le socialisme, et l'objet secret de mes craintes."
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