dimanche 3 décembre 2017

Qui n'avance pas recule. Qui stagne crève.

C'est vrai des individus comme des peuples. Salazar l'avait senti, qui diagnostiquait : "Il semble que maints pays aujourd’hui sont fatigués de leur existence." - En 1956 !… Mais peut-être cette prophétie n’était-elle pas si difficile à faire, surtout avec l’angle d’attaque procuré par la position décalée du Portugal à cette époque : les fatigues de la guerre, le matérialisme croissant d’une Europe achetée par les États-Unis, une génération qui est en train de préparer consciencieusement sinon consciemment le terrain à celle de 68... Un esprit un peu inactuel, pour employer une terminologie nietzschéenne qui colle à notre titre, pouvait déjà sentir la fatigue morale et spirituelle des peuples de l'Europe occidentale, sous le dynamisme économique et l’agitation verbale.