jeudi 1 février 2018

"Notre ennemi…

"Notre ennemi, c’est notre propre inexistence."

J’emprunte, en la reformulant très légèrement, cette sentence à Charlotte d’Ornellas, énoncée lors d’une émission où il était notamment question de la façon dont les hommes politiques (nous sommes en 2016) nommaient ou pas « l’islamisme » comme notre ennemi. - A la vérité, entre l’islamisme, les pays avec lesquels nous sommes plus ou moins en guerre, ceux où nous avons été foutre le bordel, les bons vieux impérialistes américains, le sionisme international, les musulmans qui, c’est leur droit mais pose néanmoins un léger problème, n’acceptent guère le concept de nation, etc., etc., nous avons un certain nombre d’ennemis. 

Mais c’est justement une raison supplémentaire pour être d’accord avec Charlotte d’Ornellas : si nous ne sommes rien, non seulement il est logique que nous disparaissions, mais c’est peut-être que nous avons déjà disparu. Il y aurait même à cela une morale : il n’est pas absurde qu’un masochiste succombe à son goût pour la souffrance ; le suicide est un péché mortel, le suicide d’une nation est donc justiciable d’un « génocide de substitution », pour reprendre l’expression de Renaud Camus ; ceux qui veulent vivre ne sont pas illégitimes à prendre la place de ceux qui ne veulent plus vivre. 

Ceci étant, que l’on raisonne en termes de psychologie, de théologie chrétienne, de darwinisme ou de bon sens, il reste deux questions, au moins. 

« Ceux qui veulent vivre », ai-je écrit, mais s’ils viennent pour de pures et simples raisons matérialistes, veulent-ils vivre, ou sont-ils eux-mêmes déjà morts ? Cela ne changerait rien, notons-le, au fait que nous méritions ce qui nous arrive, cela rendrait le châtiment encore plus amer. (Je laisse de côté la question des musulmans. D’autant qu’il n’est pas absurde de se dire qu’ils risquent d’avoir des difficultés à cohabiter avec les noirs Africains, que ceux-ci soient musulmans ou pas, d’ailleurs… Chacun sa merde.)


La deuxième question, vous l’aurez devinée : notre propre inexistence est-elle si avérée ? Voilà une question concrète, à laquelle seule l’avenir, proche ou lointain, donnera une réponse. Il n’est d’ailleurs même pas sûr que le fait que nos « élites » croient l’avoir déjà résolue, et à nos dépens, nous soit, en fin de compte, si défavorable. Mais cette dernière nuance vient de quelqu’un qui a peut-être trop passionnément vibré devant des « essais du bout du monde » et autres relances improbables de Serge Blanco, et qui croit encore trop aux miracles.






Le lien vers l'émission (je n'ai pas noté le moment...) : https://www.youtube.com/watch?v=xVHADcFWqQo