jeudi 26 avril 2018

A vaincre sans péril...

Autant dire que si nous ne perdons pas, nous n'aurons pas volé notre gloire ! - Je reproduis aujourd’hui une série de tweets publiés hier par Julien Rochedy, c'est à la fois une description de certaines de nos difficultés et l'énoncé d'un objectif. L’idée, qu’il avait déjà exprimée il y a un ou deux ans dans une vidéo, selon laquelle nous étions devenus les Grecs de l’Empire romain que sont les États-Unis, et que par voie de conséquence ceux-ci nous maintiennent dans un état de sujétion et d’instabilité, m’avait frappé, elle s’intègre ici dans une réflexion globale, à laquelle je n’ai rien à ajouter. - Sauf une remarque sur la schizophrénie des Américains, aisés ou non, conscients de tout cela ou non, qui aimeraient tout de même que l’Europe, lorsqu’ils la visitent et viennent y apprendre un certain sens du passé, soit aussi belle qu’avant, alors que leur pays se bat plus ou moins sournoisement pour que ce ne soit pas le cas, et pour briser le lien entre notre passé et notre présent. 

Un autre commentaire, si : puisqu’il est question de "thalassocratie", j’en profite pour placer ici le concept d’"ouranocratie", inventé par un lecteur d’Alain de Benoist dont je ne connais pas le nom. En gros, après le pouvoir de la terre et celui de la mer, il s’agit du pouvoir du ciel, en l’occurrence de ce qui risque de vous tomber sur la gueule, bombe, gaz, drone, et vous foudroie en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Le père de cette idée est un disciple de Malliarakis, il n’a pas l’air de courir après la gloire, le contexte me semble adapté pour, à ma modeste échelle, évoquer ce concept qui nous sort de la dichotomie traditionnelle thalassocratie / tellurocratie, sans avoir l’air d’essayer de lui piquer. Place ceci dit à Julien Rochedy : 

"Je me considère comme un Européen, non comme un occidentaliste. Cette distinction sémantique est lourde de sens et je l'explique dans ce thread.

L'Europe est pour les États-Unis ce qu'était la Grèce conquise vis à vis de Rome. Anciennement glorieuse mais divisée (cités/nations) puis conquise par l'Empire (Rome/USA) après de nombreuses guerres civiles (guerre du Péloponnèse/guerres mondiales).

Cet Empire a, apparement, les attributs de notre civilisation, mais c'est une illusion. Les États-Unis, depuis le départ, ont souhaité se bâtir en contre-modèle de l'Europe traditionnelle (lire les pères fondateurs).

De plus, la logique impériale induit nécessairement une politique à mener : celle de la déstabilisation de ses périphéries (l'Europe donc) et celle du vol de ses élites intellectuelles, scientifiques, pour survivre. Rome faisait cela avec ses territoires conquis.

Et comme par hasard, c'est exactement la politique que mène les USA depuis des années avec l'Europe : déstabilisation, division, accaparement des élites scientifiques, imposition d'un modèle contraire à l'Esprit européen (multiculturalisme, libéralisme - au sens américain - etc.)

Or il se trouve que la nature demande de défendre ce que l'on est. Ainsi, étant européen, je ne suis pas américain, et mes intérêts divergent des leurs. Celui des USA est fondamentalement de me maintenir dans un état de sujétion.

Les "patriotes" pro américains sont des cocus de la pire espèce qui donnent de la force à une puissance dont l'intérêt fondamental est de nous enlever nos propres forces. C'est une contradiction absolue.

Ceci ne signifie pas qu'il soit impossible de louer certaines actions américaines, de s'allier à eux de temps en temps et de collaborer parfois, mais nous ne sommes pas des américains et nous ne devons pas l'être, car cela serait à notre détriment.

Or, le concept d'occidentalisme tend à faire croire l'inverse. Que nous partageons une même civilisation et des mêmes intérêts. Ceci est faux sur toute la ligne et je vais donner deux exemples (parmi des centaines).


1- Quand les USA veulent déstabiliser le monde arabe et méditerranéen pour leur logique géopolitique et commerciale, ils se foutent que ce soit l'Europe qui en paye les conséquences (migrants, terrorisme etc).

2- Quand les USA font tout pour nous couper des Russes afin que "l'heartland" ne se réalise jamais pour ne pas concurrencer leur Empire thalassocratique, ils se foutent que ce soit l'Europe qui en paye le prix (notamment économique).

Ce sont deux exemples mais il y en a des centaines montrant que l'intérêt de l'Europe - le notre - ne colle pas du tout aux leurs. C'est normal et je ne leur en veux même pas de poursuivre leurs objectifs, c'est naturel.

En revanche j'en veux aux cons d'européens qui, eux, méconnaissent leurs intérêts profonds et se sentent - un peu beaucoup - américains parce qu'ils sont colonisés mentalement par la culture américaine et croient que les GI sont les meilleurs soldats au monde (la blague).


Notre avenir dépend de notre capacité à l'indépendance, alliés parfois aux USA mais pas leur suiveurs. A être point d'équilibre dans le monde entre les BRICS et l'Empire, retrouvant l'essence de notre civilisation élitiste et classique."