Noir c'est noir, parce qu'il y a de l'espoir.
Deux petites citations de Paul Morand ce soir, Paris-Tombouctou toujours, la première, pour rester dans l’optique d’hier, tout à fait voyeriste :
"Il faut à un indigène, me dit-on, quarante-cinq jours de travail pour se nourrir pendant un an. Pour qu’ils travaillent davantage, il est nécessaire, hélas, de leur « créer des besoins »."
Hegel et le système des besoins, toute ma jeunesse. Et, hélas, peut-être tout mon futur, ou notre futur, si l’analyse de S. Smith sur l’immigration noire africaine actuelle est pertinente : ce sont ceux qui ont de l’argent qui partent, parce que, pour leur génération, c’est le seul moyen d’avoir plus d’argent encore, ou en tout cas, estiment-ils, de continuer à avoir de l'argent. S’ils restent, ils pensent, à tort ou à raison, qu’ils seront les cocus de l’histoire. C’est, consciemment ou non de la part de M. Smith, du Tocqueville : les révolutions ne se produisent pas quand les choses vont vraiment mal, mais quand elles s’améliorent, et que l’on a peur que le train parte sans vous. Avant, il n’y avait pas de train, donc pas d’espoir. On ne souhaite pas que la situation des pays africains s’empire - et on a lu B. Lugan sur le sujet -, mais cette donnée ne simplifie pas le problème.
Une autre du même Morand, plus légère, au moins en apparence :
"Le principal café de Dakar a un jazz. Cet orchestre est blanc. On n’a pas trouvé de nègre pour le diriger."
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