"Assez de vertu pour résister à la sainteté..."
Retour à Bonnard et saint François d'Assise, ces lignes n’étant pas par ailleurs sans faire penser à Bernanos :
"Les noces du grand homme et de l’humanité sont toujours illusoires.
Ainsi, devant cette foule, François put prendre conscience de sa solitude et de l’obstacle où sa puissance venait expirer. Il avait voulu chérir tous les hommes et, dans sa naïveté, il n’avait pas douté d’y être parvenu, lorsqu’il avait aimé des voleurs de grand chemin. Ce n’est pas là, pourtant, le plus difficile. Outre que la réprobation où vivent les bandits ne fait souvent, malgré leur endurcissement apparent, que les rendre plus sensibles à la générosité d’un coeur qui vient les chercher, il y a dans l’excès même du mal où ils sont tombés comme la promesse qu’ils seront capables d’un pareil excès dans le bien. Mais l’homme qui s’est établi dans une situation moyenne, celui qui se sent assez de raison pour résister au génie, assez de vertu pour résister à la sainteté, voilà la forteresse imprenable, l’âme qu’on ne peut pas enflammer. Ce n’est pas à l’homme criminel, c’est à l’homme médiocre qu’avorte l’effort de l’amour."
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