De la servitude admise.
Quelques réactions épidermiques à deux "choses vues" à la télévision.
L'autre soir, à l'émission 90 minutes, reportage sur des jeunes islamistes dont certains sont partis en Irak. Ce qui fut amusant, outre un regard sur "l'est parisien" où il n'est pas difficile de déceler, chez ces journalistes progressistes et incorruptibles, des connotations très XIXe siècle, ce qui fut amusant, donc, ce sont les présupposés aveuglants des auteurs du reportage.
Il se trouve que ceux-ci avaient rencontré, lors d'une manifestation contre la loi sur le voile, quelques jeunes hommes (majeurs) "islamistes", qu'ils les avaient alors interviewés ; que parmi ceux-ci plusieurs sont actuellement en Irak au côté des résistants, et que d'autres ont été arrêtés juste avant leur départ. Pourquoi ont-ils été arrêtés par la police française alors qu'ils partaient vers la Syrie (d'où ils seraient passés en Irak) et qu'ils n'avaient apparemment commis aucun acte répréhensible sur le sol français, voilà un mystère juridique intéressant, que non seulement le reportage n'éclaire pas, mais qu'il n'évoque même pas. Faut-il en conclure qu'il est considéré normal que la police française fasse, en France, le travail de l'armée américaine ?
Concernant ceux qui sont partis, et notamment leur meneur, leur "gourou" (dixit 90 minutes), on notera que jamais les journalistes ne considèrent leur comportement comme rationnel. Qu'ils prennent parti pour une cause, qu'ils s'engagent jusqu'à y risquer leur peau doit évidemment sembler fanatique, se rapporte évidemment à une "manipulation" aux yeux de gens pour qui le summum de l'action politique semble être de se "solidariser" (depuis Paris) avec Florence Aubenas. Mais s'ils sont si solidaires, qu'ils aillent donc la sauver !
Ces jeunes gens, de leur point de vue, n'agissent pas autrement que les participants aux Brigades internationales. Sans doute faut-il en conclure que les journalistes de 90 minutes auraient en leur temps dénoncé Orwell, Hemingway, Malraux... Je pousse le bouchon, d'accord, mais devant une telle naïveté dans l'exposition de ses a priori, comment ne pas exagérer à son tour ? Que les parents d'un des jeunes partis en Irak soient inquiets et cherche dans une "manipulation" la raison du comportement de leur petit, je veux bien ; que des journalistes, par ailleurs certainement "contre" l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, épousent le même discours...
L'autre "chose vue" : ce matin, un titre du journal sur Canal + nous annonce que les Etats-Unis et l'Onu, dans cet ordre, sont au chevet du Kirghizistan, où une "nouvelle révolution" (la journaliste semblait blasée par toutes ces révolutions, et pour le coup on ne lui donnera pas nécessairement tort) est en train d'avoir lieu. Même en faisant l'hypothèse que les Etats-Unis ne sont pour rien dans cette révolution qui secoue un pays justement coincé entre la Russie et la Chine, et ceci alors qu'on connaît un peu leur rôle récent en Ukraine, même donc en faisant cette hypothèse, on a du mal à trouver normal que les journalistes trouvent normal qu'ils soient au chevet de tous les pays où il se passe quelque chose (à l'exception de la Corée du Nord, bien sûr). Allez, je me tais.
L'autre soir, à l'émission 90 minutes, reportage sur des jeunes islamistes dont certains sont partis en Irak. Ce qui fut amusant, outre un regard sur "l'est parisien" où il n'est pas difficile de déceler, chez ces journalistes progressistes et incorruptibles, des connotations très XIXe siècle, ce qui fut amusant, donc, ce sont les présupposés aveuglants des auteurs du reportage.
Il se trouve que ceux-ci avaient rencontré, lors d'une manifestation contre la loi sur le voile, quelques jeunes hommes (majeurs) "islamistes", qu'ils les avaient alors interviewés ; que parmi ceux-ci plusieurs sont actuellement en Irak au côté des résistants, et que d'autres ont été arrêtés juste avant leur départ. Pourquoi ont-ils été arrêtés par la police française alors qu'ils partaient vers la Syrie (d'où ils seraient passés en Irak) et qu'ils n'avaient apparemment commis aucun acte répréhensible sur le sol français, voilà un mystère juridique intéressant, que non seulement le reportage n'éclaire pas, mais qu'il n'évoque même pas. Faut-il en conclure qu'il est considéré normal que la police française fasse, en France, le travail de l'armée américaine ?
Concernant ceux qui sont partis, et notamment leur meneur, leur "gourou" (dixit 90 minutes), on notera que jamais les journalistes ne considèrent leur comportement comme rationnel. Qu'ils prennent parti pour une cause, qu'ils s'engagent jusqu'à y risquer leur peau doit évidemment sembler fanatique, se rapporte évidemment à une "manipulation" aux yeux de gens pour qui le summum de l'action politique semble être de se "solidariser" (depuis Paris) avec Florence Aubenas. Mais s'ils sont si solidaires, qu'ils aillent donc la sauver !
Ces jeunes gens, de leur point de vue, n'agissent pas autrement que les participants aux Brigades internationales. Sans doute faut-il en conclure que les journalistes de 90 minutes auraient en leur temps dénoncé Orwell, Hemingway, Malraux... Je pousse le bouchon, d'accord, mais devant une telle naïveté dans l'exposition de ses a priori, comment ne pas exagérer à son tour ? Que les parents d'un des jeunes partis en Irak soient inquiets et cherche dans une "manipulation" la raison du comportement de leur petit, je veux bien ; que des journalistes, par ailleurs certainement "contre" l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, épousent le même discours...
L'autre "chose vue" : ce matin, un titre du journal sur Canal + nous annonce que les Etats-Unis et l'Onu, dans cet ordre, sont au chevet du Kirghizistan, où une "nouvelle révolution" (la journaliste semblait blasée par toutes ces révolutions, et pour le coup on ne lui donnera pas nécessairement tort) est en train d'avoir lieu. Même en faisant l'hypothèse que les Etats-Unis ne sont pour rien dans cette révolution qui secoue un pays justement coincé entre la Russie et la Chine, et ceci alors qu'on connaît un peu leur rôle récent en Ukraine, même donc en faisant cette hypothèse, on a du mal à trouver normal que les journalistes trouvent normal qu'ils soient au chevet de tous les pays où il se passe quelque chose (à l'exception de la Corée du Nord, bien sûr). Allez, je me tais.
<< Home