L'oubli du non-existant ?
Il y a maintenant quelques semaines, l'Observatoire du communautarisme (cf. liens) attirait notre attention sur un téléfilm consacré à la déportation des homosexuels durant la seconde guerre mondiale. Il y voyait, à tort ou à raison, mais avec des arguments intéressants, une œuvre de propagande victimaire autour d'un épisode très mineur de l'histoire française, la déportation d'homosexuels en tant que homosexuels (et non pas résistants, juifs...) ayant été, selon l'Observatoire, quelque chose de très exceptionnel - l'Allemagne n'avait rien contre le fait que ces "untermenschen" puissent contribuer à la décadence des races non-aryennes.
Je ne sais si l'Observatoire a raison, mais la lecture de la présentation de ce téléfilm dans le dernier Télérama a effectivement de quoi laisser circonspect. Petite analyse.
Le chapeau évoque "une part cachée de l'histoire du XXème siècle", le deuxième paragraphe "la persécution dont furent victimes les homosexuels durant la seconde guerre mondiale". Premier bilan : " "Un amour à taire" est... la première fiction française à éclairer, soixante ans après, un épisode passé sous silence, une histoire d'exclusion, de minorité. Et c'est tout à l'honneur de France 2 de s'être engagé sur le projet." C'est après qu'on a décerné cet émouvant brevet de courage politique que les ennuis vont commencer. (On remarquera en passant l'effet annoblissant des termes "exclusion" et "minorité" et leur fonction d'appât du lecteur-télespectateur).
Le scénariste, M. Pascal Fontanille, explique qu'ayant cherché des livres sur la déportation homosexuelle il n'avait rien trouvé et avait été "troublé par cette occultation". Mais, nous dit Télérama, "peu à peu, livres, contributions historiques, témoignages, pièces de théâtre titillent l'amnésie collective". A ceci près que le journaliste ne nous cite en note aucune "contribution historique", uniquement des œuvres intimes ou de fiction. La conclusion du scénariste n'en tombe pas moins : "Notre souci était d'être historiquement irréprochables, de ne pas laisser le moindre espace à l'approximation face à ceux qui disent que cela n'a jamais existé."
Et c'est là que l'article bascule dans l'absurde, puisqu'aussi bien l'autorité historique invoquée par le scénariste, M. Jean Le Bitoux, que le journaliste, nous expliquent que cette fameuse déportation n'a en France (à l'exception de l'Alsace et la Moselle) concerné que ceux qui avaient des rapports avec des gradés allemands - toute douleur bue, on imagine que ça ne représente pas une population énorme (surtout si l'on en retire "Gestapette" (Bonnard) et autres écrivains pédés collabos). Qui plus est, le résumé du téléfilm indique bien qu'il ne concerne même pas ces petits pervers qui polluaient les officiers aryens ! Voilà qui s'appelle effectivement être "historiquement irréprochables".
Résumé de l'opération : on postule que "la" déportation des homosexuels a eu lieu, qu'elle a été "occultée" - alors que si on ne trouve pas de livres dessus, c'est peut-être qu'elle n'a pas existé -, on vante sa propre rigueur face à de supposés révisionnistes. Et on filme n'importe quoi.
Ce qu'il est plus difficile de comprendre sans accuser Mme Marie Cailletet, journaliste de Télérama, de bêtise, de machiavélisme ou de schizophrénie, c'est comment elle peut sans se troubler, écrire une chose puis son contraire durant son article, sans signaler elle-même la contradiction. Je laisse donc au lecteur le soin de décider quelle est la meilleure option.
Je ne sais si l'Observatoire a raison, mais la lecture de la présentation de ce téléfilm dans le dernier Télérama a effectivement de quoi laisser circonspect. Petite analyse.
Le chapeau évoque "une part cachée de l'histoire du XXème siècle", le deuxième paragraphe "la persécution dont furent victimes les homosexuels durant la seconde guerre mondiale". Premier bilan : " "Un amour à taire" est... la première fiction française à éclairer, soixante ans après, un épisode passé sous silence, une histoire d'exclusion, de minorité. Et c'est tout à l'honneur de France 2 de s'être engagé sur le projet." C'est après qu'on a décerné cet émouvant brevet de courage politique que les ennuis vont commencer. (On remarquera en passant l'effet annoblissant des termes "exclusion" et "minorité" et leur fonction d'appât du lecteur-télespectateur).
Le scénariste, M. Pascal Fontanille, explique qu'ayant cherché des livres sur la déportation homosexuelle il n'avait rien trouvé et avait été "troublé par cette occultation". Mais, nous dit Télérama, "peu à peu, livres, contributions historiques, témoignages, pièces de théâtre titillent l'amnésie collective". A ceci près que le journaliste ne nous cite en note aucune "contribution historique", uniquement des œuvres intimes ou de fiction. La conclusion du scénariste n'en tombe pas moins : "Notre souci était d'être historiquement irréprochables, de ne pas laisser le moindre espace à l'approximation face à ceux qui disent que cela n'a jamais existé."
Et c'est là que l'article bascule dans l'absurde, puisqu'aussi bien l'autorité historique invoquée par le scénariste, M. Jean Le Bitoux, que le journaliste, nous expliquent que cette fameuse déportation n'a en France (à l'exception de l'Alsace et la Moselle) concerné que ceux qui avaient des rapports avec des gradés allemands - toute douleur bue, on imagine que ça ne représente pas une population énorme (surtout si l'on en retire "Gestapette" (Bonnard) et autres écrivains pédés collabos). Qui plus est, le résumé du téléfilm indique bien qu'il ne concerne même pas ces petits pervers qui polluaient les officiers aryens ! Voilà qui s'appelle effectivement être "historiquement irréprochables".
Résumé de l'opération : on postule que "la" déportation des homosexuels a eu lieu, qu'elle a été "occultée" - alors que si on ne trouve pas de livres dessus, c'est peut-être qu'elle n'a pas existé -, on vante sa propre rigueur face à de supposés révisionnistes. Et on filme n'importe quoi.
Ce qu'il est plus difficile de comprendre sans accuser Mme Marie Cailletet, journaliste de Télérama, de bêtise, de machiavélisme ou de schizophrénie, c'est comment elle peut sans se troubler, écrire une chose puis son contraire durant son article, sans signaler elle-même la contradiction. Je laisse donc au lecteur le soin de décider quelle est la meilleure option.
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