Profanation. (Ajout le 29.03.06)
Je lis qu'un individu s'est attaqué à l'urinoir de Duchamp, exposé en ce moment à Beaubourg dans le cadre de l'exposition Dada, et qu'avec un petit marteau il l'a quelque peu endommagé.
L'œuvre a été retirée de l'exposition et va être restaurée, apprend-on.
N'aurait-il pas mieux valu la laisser telle quelle ? Cette correction apportée à ce qui n'est pas à proprement parler une œuvre, mais un geste, n'est-elle pas plus dans l'esprit de Duchamp qu'une pieuse restauration ? Je comprends bien que l'auteur de cette initiative soit poursuivi en justice, il devait savoir à quoi il s'exposait (d'autant qu'il est récidiviste et avait déjà tenté d'endommager l'urinoir il y a douze ans), et il ne s'agit pas non plus d'encourager ce genre de volontés. Mais puisque le plus fameux des ready-made n'a pas été assez bien surveillé pour empêcher qu'il soit détérioré, sans doute aurait-on dû le laisser tel quel. Au moins y aurait-il eu quelque chose de nouveau dans un musée français.
(Le 29.03) Pierre Pinoncelli, 77 ans (pour les enfants de 7 à 77 ans...) a été condamné le 23 janvier dernier à s'acquitter de 14 000 euros de frais de restauration, et de 200 000 euros de préjudice matériel (pour l'impossibilité d'exposer l'urinoir pendant quelque temps j'imagine). Il a deux ans pour régler ces sommes au centre Pompidou, propriétaire de l'urinoir. "Le jour où vous aurez compris que ce qui est à un autre n'est pas à vous, les choses iront beaucoup mieux pour vous et la collectivité", a déclaré la présidente en prononçant la condamnation. Je ne suis pas du genre à commenter inconsidérément les décisions de justice. Je constate juste que la justice française ne semble pas lire ce blog, mais qu'elle ne manque pas d'un certain sens de l'humour - plus Swift que Duchamp, malheureusement pour M. Pinoncelli.
Le centre Pompidou est donc au moins propriétaire d'une pissotière, nous sommes heureux de l'apprendre.
L'œuvre a été retirée de l'exposition et va être restaurée, apprend-on.
N'aurait-il pas mieux valu la laisser telle quelle ? Cette correction apportée à ce qui n'est pas à proprement parler une œuvre, mais un geste, n'est-elle pas plus dans l'esprit de Duchamp qu'une pieuse restauration ? Je comprends bien que l'auteur de cette initiative soit poursuivi en justice, il devait savoir à quoi il s'exposait (d'autant qu'il est récidiviste et avait déjà tenté d'endommager l'urinoir il y a douze ans), et il ne s'agit pas non plus d'encourager ce genre de volontés. Mais puisque le plus fameux des ready-made n'a pas été assez bien surveillé pour empêcher qu'il soit détérioré, sans doute aurait-on dû le laisser tel quel. Au moins y aurait-il eu quelque chose de nouveau dans un musée français.
(Le 29.03) Pierre Pinoncelli, 77 ans (pour les enfants de 7 à 77 ans...) a été condamné le 23 janvier dernier à s'acquitter de 14 000 euros de frais de restauration, et de 200 000 euros de préjudice matériel (pour l'impossibilité d'exposer l'urinoir pendant quelque temps j'imagine). Il a deux ans pour régler ces sommes au centre Pompidou, propriétaire de l'urinoir. "Le jour où vous aurez compris que ce qui est à un autre n'est pas à vous, les choses iront beaucoup mieux pour vous et la collectivité", a déclaré la présidente en prononçant la condamnation. Je ne suis pas du genre à commenter inconsidérément les décisions de justice. Je constate juste que la justice française ne semble pas lire ce blog, mais qu'elle ne manque pas d'un certain sens de l'humour - plus Swift que Duchamp, malheureusement pour M. Pinoncelli.
Le centre Pompidou est donc au moins propriétaire d'une pissotière, nous sommes heureux de l'apprendre.
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