Le désintéressement et l'honneur (Chateaubriand V).
Cela fait plus d'un mois que je n'ai pas porté à votre connaissance ou intérêt quelques sentences de François-René. Laissons donc momentanément de côté les aventures de la collection, du système, de l'intérieur et de l'extérieur - nous y reviendrons bientôt -, et en voiture Simone. L'impérialisme, les "chiens de garde", les constitutions politiques... Comme d'habitude avec les prophètes de bon sens, les sujets d'actualité ne manquent pas. Et finalement, si, il y aura tout de même un peu de "tout", de "collectivité".
- "Toutes les constitutions ne sont pas applicables aux mêmes peuples ; toutes les formes de gouvernement sont bonnes, hors celles qui enlèveraient à l'homme sa dignité. Nos révolutionnaires, qui manquent surtout d'élévation d'âme, ont placé l'indépendance dans les mots ; ils n'ont pas vu qu'elle peut exister dans certaines institutions qui impriment à certains peuples un caractère spécial de liberté." (1819)
- "A Dieu ne plaise, que je me fasse l'apôtre de cette propagande qui prétend coûte que coûte, sang et pleurs, anarchie et ruines, rétablir des institutions pareilles en tous pays, comme si la civilisation atteignait partout le même niveau. Il me semble voir des costumiers qui, n'ayant qu'une forme et qu'une mesure, jettent le même habit tantôt sur le dos d'un nain, tantôt sur le dos d'un géant. Manteau court pour l'un, robe traînante pour l'autre." (1831)
- A propos de velléités d'alliance avec l'Angleterre : "Qu'avons-nous donc à espérer d'elle ? Quelle niaiserie de nous croire ses alliés, parce qu'elle a comme nous deux Chambres qui ne ressemblent guère aux nôtres ! Le peuple anglais possède de grandes qualités ; son gouvernement a de l'expérience et de la fermeté ; mais en politique il est tout positif. S'imaginer qu'il va devenir le Don Quichotte des libertés du monde, c'est étrangement le méconnaître : le cabinet de Saint-James s'est-il jamais piqué d'un dévouement sentimental pour les institutions d'un peuple ? Il a toujours fait bon marché du salut des rois et des nations, prêt à sacrifier monarchie ou république à ses intérêts."
Chateaubriand cite en exemple le roi d'Espagne Ferdinand, "voué tour à tour au despotisme et à la démocratie, selon le vent qui amenait dans le port les vaisseaux de la cité [City]." (1831)
- "Un homme n'est pas grand par ce qu'il entreprend, mais par ce qu'il exécute. Tout homme peut rêver la conquête du monde : Alexandre seul l'accomplit." (1814)
- "Les Français ont toujours été libres au pied du trône : nous avions placé dans nos opinions, l'indépendance que d'autres peuples ont mise dans leurs lois." (1814)
- "L'étendue naturelle d'un empire n'est point fixée par des bornes géographiques, quoi qu'on en puisse dire, mais par la conformité des mœurs et des langages : la France finit là où on ne parle plus français." (1814)
- J'ai déjà cité une partie de ce passage dans la note 12 de mon texte sur Benjamin Constant. Je l'avais abrégé pour ne pas divertir l'attention par les considérations un peu béates sur la Divinité. Je le retranscris plus longuement ici, souhaitant surtout attirer l'attention sur ce qui est fait et ce qui est fiction :
"Je ne serais pas étonné de m'entendre répondre : Fonder la société sur un devoir, c'est l'élever sur une fiction ; la placer dans un intérêt, c'est l'établir dans une réalité.
Les esprits spéciaux ne seraient-ils que des esprits bornés ? Je remarque que leur positif est presque toujours un manque d'idées : ce sont des joueurs d'échecs qui ne voient que le premier coup (...). Il faut donc leur apprendre que c'est précisément le devoir qui est un fait, et l'intérêt une fiction. Le devoir qui prend sa source dans la Divinité descend d'abord dans la famille où il établit des relations réelles entre le père et les enfants ; de là, passant à la société, et se partageant en deux branches, il règle dans l'ordre politique les rapports du Roi et du sujet ; il établit dans l'ordre moral la chaîne des services et des protections, des bienfaits et de la reconnaissance. C'est donc un fait très positif que le devoir, puisqu'il donne à la société humaine la seule existence durable qu'elle puisse avoir.
L'intérêt est une fiction quand il est pris, comme on le prend aujourd'hui, dans son sens physique et rigoureux, puisqu'il n'est plus le soir ce qu'il était le matin, puisqu'à chaque instant il change de nature, puisque fondé sur la fortune il en a la mobilité. J'ai intérêt à conserver le champ que j'ai acquis, mais mon voisin a intérêt à me le prendre : si pour s'en rendre maître il n'a besoin que de faire une révolution, il la fera ; car il est reconnu que partout où il y a intérêt, il n'y a plus crime. (...)
L'intérêt meurt avec l'homme, le devoir lui survit : voyez si vous voulez faire une société mortelle comme notre corps, ou immortelle comme notre âme."
Il serait dommage de ne pas rapprocher ces considérations d'une tirade de Durkheim dans la Division du travail social (1893) :
"Mais si les sociétés supérieures ne reposent pas sur un contrat fondamental qui porte sur les principes généraux de la vie politique, elles auraient ou tendraient à avoir pour base unique, suivant M. Spencer, le vaste système de contrats particuliers qui lient entre eux les individus. Ceux-ci ne dépendraient du groupe que dans la mesure où ils dépendraient les uns des autres, et ils ne dépendraient les uns des autres que dans la mesure marquée par les conventions privées et librement conclues. La solidarité sociale ne serait donc autre chose que l'accord spontané des intérêts individuels, accord dont les contrats sont l'expression naturelle. Le type des relations sociales serait la relation économique, débarrassée de toute réglementation et telle qu'elle résulte de l'initiative entièrement libre des parties. En un mot, la société ne serait que la mise en rapport d'individus échangeant les produits de leur travail, et sans qu'aucune action proprement sociale vienne régler cet échange.
Est-ce bien le caractère des sociétés dont l'unité est produite par la division du travail ? S'il en était ainsi, on pourrait avec raison douter de leur stabilité. Car si l'intérêt rapproche les hommes, ce n'est jamais que pour quelques instants ; il ne peut créer entre eux qu'un lien extérieur. Dans le fait de l'échange, les divers agents restent en dehors les uns des autres, et l'opération terminée, chacun se retrouve et se reprend tout entier. Les consciences ne sont que superficiellement en contact ; ni elles ne se pénètrent, ni elles n'adhèrent fortement les unes aux autres. Si même on regarde au fond des choses, on verra que toute harmonie d'intérêts recèle un conflit latent ou simplement ajourné. Car, là où l'intérêt règne seul, comme rien ne vient refréner les égoïsmes en présence, chaque moi se trouve vis-à-vis de l'autre sur le pied de guerre et toute trêve à cet éternel antagonisme ne saurait être de longue durée. L'intérêt est, en effet, ce qu'il y a de moins constant au monde."
- J'ai déjà aussi cité cette phrase, mais ce serait mentir par omission que de ne pas l'adjoindre de nouveau à la précédente :
"Notre vieille monarchie était fondée sur l'honneur : si l'honneur est une fiction, du moins cette fiction est-elle naturelle à la France, et elle a produit d'immortelles réalités."
Et puisque nous avons évoqué Durkheim : "L'ancienne légitimité [la monarchie légitime] n'était autre chose que la volonté nationale personnifiée et maintenue dans une famille." (1831 - tout ce qui suit, sauf mention, remonte à cette année, quelques mois après que Chateaubriand eut quitté la vie politique suite à la Révolution de Juillet et l'avènement du régime du même nom ("la monarchie de l'argent").
- "La société ne périt point, mais les sociétés périssent : nos lumières seront transmises à la postérité et profiteront au genre humain, mais il est possible que nous-mêmes, comme nation, nous entrions tous les jours dans notre décrépitude. Tout paraît usé ; arts, littérature, mœurs, passions, tout se détériore. Les plus nobles délassements de l'esprit sont remplacés par des spectacles grossiers ; si l'on pouvait faire renaître les gladiateurs, ils obtiendraient un succès que n'ont plus les chefs-d'œuvre de Voltaire, de Racine, de Corneille et de Molière : la Grèce aussi déserta Eschyle, Sophocle, Euripide et Ménandre pour les pantomimes des carrefours et les chevaux du cirque. (..., J'en profite pour caser du Céline : "Le Cirque fera fermer tous les théâtres... ; puis : "du spectacle !… joliment mille fois plus jouissant que nos pauvres branlettes en salles obscures… (…) qui qu’est pas gladiateur ennuie ! et gladiateur éventré !…" ; puis encore : "Une fois que l’on commence à jouer les jeux du cirque il faut au moins une nouvelle Religion pour en guérir la foule." We'll see !]) L'existence des nations est plus longue que celle des individus : un homme politique reste quelquefois étendu sur sa couche plusieurs années avant de disparaître ; une nation infirme demeure longtemps sur son lit avant d'expirer. Tout le monde dit en parlant de ce qui est : "cela ne peut pas aller comme cela." L'assertion serait juste, s'il s'agissait de la vie, mais si ce que l'on prend pour la vie est l'agonie, une lente gangrène ? Cela va, parce que le dernier moment n'est pas arrivé : le Bas-Empire mit quatre siècles à mourir." (1831)
Méditation qu'il faut tout de suite, pour éviter un éventuel malentendu, compléter par ce jugement :
- "Vous parlez de l'abaissement de la France, et vous êtes à genoux : cela vous va mal."
L'exemple de Jacques Marseille nous ayant encore récemment montré que les vilenies aimaient à se cacher sous le manteau des (fausses) évidences, ajoutons encore : "Personne n'est de l'avis de celui qui est de l'avis de tout le monde." (1816)
Tout cela nous permet de revenir en 1814, alors que Chateaubriand s'apprête à vraiment entrer dans l'arène politique, et qu'il n'a pas encore l'âge ni l'humeur de ces considérations mélancoliques sur la décrépitude des peuples :
- "Le désintéressement et l'honneur sont les deux vertus des Français : avec un tel fond, on peut tout espérer." (1814)
L'année prochaine (aïe ! 2007 !) à Jérusalem...
- "Toutes les constitutions ne sont pas applicables aux mêmes peuples ; toutes les formes de gouvernement sont bonnes, hors celles qui enlèveraient à l'homme sa dignité. Nos révolutionnaires, qui manquent surtout d'élévation d'âme, ont placé l'indépendance dans les mots ; ils n'ont pas vu qu'elle peut exister dans certaines institutions qui impriment à certains peuples un caractère spécial de liberté." (1819)
- "A Dieu ne plaise, que je me fasse l'apôtre de cette propagande qui prétend coûte que coûte, sang et pleurs, anarchie et ruines, rétablir des institutions pareilles en tous pays, comme si la civilisation atteignait partout le même niveau. Il me semble voir des costumiers qui, n'ayant qu'une forme et qu'une mesure, jettent le même habit tantôt sur le dos d'un nain, tantôt sur le dos d'un géant. Manteau court pour l'un, robe traînante pour l'autre." (1831)
- A propos de velléités d'alliance avec l'Angleterre : "Qu'avons-nous donc à espérer d'elle ? Quelle niaiserie de nous croire ses alliés, parce qu'elle a comme nous deux Chambres qui ne ressemblent guère aux nôtres ! Le peuple anglais possède de grandes qualités ; son gouvernement a de l'expérience et de la fermeté ; mais en politique il est tout positif. S'imaginer qu'il va devenir le Don Quichotte des libertés du monde, c'est étrangement le méconnaître : le cabinet de Saint-James s'est-il jamais piqué d'un dévouement sentimental pour les institutions d'un peuple ? Il a toujours fait bon marché du salut des rois et des nations, prêt à sacrifier monarchie ou république à ses intérêts."
Chateaubriand cite en exemple le roi d'Espagne Ferdinand, "voué tour à tour au despotisme et à la démocratie, selon le vent qui amenait dans le port les vaisseaux de la cité [City]." (1831)
- "Un homme n'est pas grand par ce qu'il entreprend, mais par ce qu'il exécute. Tout homme peut rêver la conquête du monde : Alexandre seul l'accomplit." (1814)
- "Les Français ont toujours été libres au pied du trône : nous avions placé dans nos opinions, l'indépendance que d'autres peuples ont mise dans leurs lois." (1814)
- "L'étendue naturelle d'un empire n'est point fixée par des bornes géographiques, quoi qu'on en puisse dire, mais par la conformité des mœurs et des langages : la France finit là où on ne parle plus français." (1814)
- J'ai déjà cité une partie de ce passage dans la note 12 de mon texte sur Benjamin Constant. Je l'avais abrégé pour ne pas divertir l'attention par les considérations un peu béates sur la Divinité. Je le retranscris plus longuement ici, souhaitant surtout attirer l'attention sur ce qui est fait et ce qui est fiction :
"Je ne serais pas étonné de m'entendre répondre : Fonder la société sur un devoir, c'est l'élever sur une fiction ; la placer dans un intérêt, c'est l'établir dans une réalité.
Les esprits spéciaux ne seraient-ils que des esprits bornés ? Je remarque que leur positif est presque toujours un manque d'idées : ce sont des joueurs d'échecs qui ne voient que le premier coup (...). Il faut donc leur apprendre que c'est précisément le devoir qui est un fait, et l'intérêt une fiction. Le devoir qui prend sa source dans la Divinité descend d'abord dans la famille où il établit des relations réelles entre le père et les enfants ; de là, passant à la société, et se partageant en deux branches, il règle dans l'ordre politique les rapports du Roi et du sujet ; il établit dans l'ordre moral la chaîne des services et des protections, des bienfaits et de la reconnaissance. C'est donc un fait très positif que le devoir, puisqu'il donne à la société humaine la seule existence durable qu'elle puisse avoir.
L'intérêt est une fiction quand il est pris, comme on le prend aujourd'hui, dans son sens physique et rigoureux, puisqu'il n'est plus le soir ce qu'il était le matin, puisqu'à chaque instant il change de nature, puisque fondé sur la fortune il en a la mobilité. J'ai intérêt à conserver le champ que j'ai acquis, mais mon voisin a intérêt à me le prendre : si pour s'en rendre maître il n'a besoin que de faire une révolution, il la fera ; car il est reconnu que partout où il y a intérêt, il n'y a plus crime. (...)
L'intérêt meurt avec l'homme, le devoir lui survit : voyez si vous voulez faire une société mortelle comme notre corps, ou immortelle comme notre âme."
Il serait dommage de ne pas rapprocher ces considérations d'une tirade de Durkheim dans la Division du travail social (1893) :
"Mais si les sociétés supérieures ne reposent pas sur un contrat fondamental qui porte sur les principes généraux de la vie politique, elles auraient ou tendraient à avoir pour base unique, suivant M. Spencer, le vaste système de contrats particuliers qui lient entre eux les individus. Ceux-ci ne dépendraient du groupe que dans la mesure où ils dépendraient les uns des autres, et ils ne dépendraient les uns des autres que dans la mesure marquée par les conventions privées et librement conclues. La solidarité sociale ne serait donc autre chose que l'accord spontané des intérêts individuels, accord dont les contrats sont l'expression naturelle. Le type des relations sociales serait la relation économique, débarrassée de toute réglementation et telle qu'elle résulte de l'initiative entièrement libre des parties. En un mot, la société ne serait que la mise en rapport d'individus échangeant les produits de leur travail, et sans qu'aucune action proprement sociale vienne régler cet échange.
Est-ce bien le caractère des sociétés dont l'unité est produite par la division du travail ? S'il en était ainsi, on pourrait avec raison douter de leur stabilité. Car si l'intérêt rapproche les hommes, ce n'est jamais que pour quelques instants ; il ne peut créer entre eux qu'un lien extérieur. Dans le fait de l'échange, les divers agents restent en dehors les uns des autres, et l'opération terminée, chacun se retrouve et se reprend tout entier. Les consciences ne sont que superficiellement en contact ; ni elles ne se pénètrent, ni elles n'adhèrent fortement les unes aux autres. Si même on regarde au fond des choses, on verra que toute harmonie d'intérêts recèle un conflit latent ou simplement ajourné. Car, là où l'intérêt règne seul, comme rien ne vient refréner les égoïsmes en présence, chaque moi se trouve vis-à-vis de l'autre sur le pied de guerre et toute trêve à cet éternel antagonisme ne saurait être de longue durée. L'intérêt est, en effet, ce qu'il y a de moins constant au monde."
- J'ai déjà aussi cité cette phrase, mais ce serait mentir par omission que de ne pas l'adjoindre de nouveau à la précédente :
"Notre vieille monarchie était fondée sur l'honneur : si l'honneur est une fiction, du moins cette fiction est-elle naturelle à la France, et elle a produit d'immortelles réalités."
Et puisque nous avons évoqué Durkheim : "L'ancienne légitimité [la monarchie légitime] n'était autre chose que la volonté nationale personnifiée et maintenue dans une famille." (1831 - tout ce qui suit, sauf mention, remonte à cette année, quelques mois après que Chateaubriand eut quitté la vie politique suite à la Révolution de Juillet et l'avènement du régime du même nom ("la monarchie de l'argent").
- "La société ne périt point, mais les sociétés périssent : nos lumières seront transmises à la postérité et profiteront au genre humain, mais il est possible que nous-mêmes, comme nation, nous entrions tous les jours dans notre décrépitude. Tout paraît usé ; arts, littérature, mœurs, passions, tout se détériore. Les plus nobles délassements de l'esprit sont remplacés par des spectacles grossiers ; si l'on pouvait faire renaître les gladiateurs, ils obtiendraient un succès que n'ont plus les chefs-d'œuvre de Voltaire, de Racine, de Corneille et de Molière : la Grèce aussi déserta Eschyle, Sophocle, Euripide et Ménandre pour les pantomimes des carrefours et les chevaux du cirque. (..., J'en profite pour caser du Céline : "Le Cirque fera fermer tous les théâtres... ; puis : "du spectacle !… joliment mille fois plus jouissant que nos pauvres branlettes en salles obscures… (…) qui qu’est pas gladiateur ennuie ! et gladiateur éventré !…" ; puis encore : "Une fois que l’on commence à jouer les jeux du cirque il faut au moins une nouvelle Religion pour en guérir la foule." We'll see !]) L'existence des nations est plus longue que celle des individus : un homme politique reste quelquefois étendu sur sa couche plusieurs années avant de disparaître ; une nation infirme demeure longtemps sur son lit avant d'expirer. Tout le monde dit en parlant de ce qui est : "cela ne peut pas aller comme cela." L'assertion serait juste, s'il s'agissait de la vie, mais si ce que l'on prend pour la vie est l'agonie, une lente gangrène ? Cela va, parce que le dernier moment n'est pas arrivé : le Bas-Empire mit quatre siècles à mourir." (1831)
Méditation qu'il faut tout de suite, pour éviter un éventuel malentendu, compléter par ce jugement :
- "Vous parlez de l'abaissement de la France, et vous êtes à genoux : cela vous va mal."
L'exemple de Jacques Marseille nous ayant encore récemment montré que les vilenies aimaient à se cacher sous le manteau des (fausses) évidences, ajoutons encore : "Personne n'est de l'avis de celui qui est de l'avis de tout le monde." (1816)
Tout cela nous permet de revenir en 1814, alors que Chateaubriand s'apprête à vraiment entrer dans l'arène politique, et qu'il n'a pas encore l'âge ni l'humeur de ces considérations mélancoliques sur la décrépitude des peuples :
- "Le désintéressement et l'honneur sont les deux vertus des Français : avec un tel fond, on peut tout espérer." (1814)
L'année prochaine (aïe ! 2007 !) à Jérusalem...
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