lundi 5 novembre 2007

"La détestable humanité...", ou comment ne pas en sortir.

"Il fit un effort. Il savait, bien qu'il s'en fût servi comme d'une comparaison, que l'expression « Règne millénaire » n'était pas pour lui une plaisanterie. Si l'on prenait cette promesse au sérieux, elle aboutissait au désir de vivre, par l'amour mutuel, dans une disposition d'esprit profane si élevée que l'on ne pourrait plus sentir ou faire que ce qui sauvegarderait ou exalterait encore cet état. Qu'une telle disposition existât au moins sous forme d'allusions, il en était certain depuis qu'il pensait. (...) Quand on résumait le tout, on n'était pas loin de penser qu'Ulrich croyait à la « Chute » et au « Péché originel ». Autrement dit, il eut admis volontiers qu'une modification essentielle s'était produite un jour ou l'autre dans la conduite de l'homme, comme quand l'amoureux retrouve son sang-froid : il voit alors « toute la vérité », mais quelque chose de plus vaste a été détruit, et la vérité n'est plus qu'un reste recousu tant bien que mal."

"Ulrich sentit dans ces pensées autant d'attrait que de malaise ; il lui parut difficile, dans ce cas-là, d'établir avec précision la frontière entre les perspectives nouvelles et la caricature des vues banales."

(L'homme sans qualités, III, ch. 22 et 25).



implore





" - Diriez-vous que céder à la violence, c'est le début de l'humain ?

- C'est l'homme de la chute, oui. (...) Il n'y a pas d'autre homme que l'homme de la chute."

(R. Girard, Celui par qui le scandale arrive.)

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