Gestapette n'était pas une fiotte.
"Solon disait déjà, dans un discours cité par Diodore de Sicile, que les grands hommes perdent les États. On peut prêter plus d’un sens à cette parole. Sans doute, l’activité du génie fait toujours un spectacle sublime. Mais un grand homme, quand il est isolé, sans tradition, sans prédécesseurs directs, ne laisse pas d’avoir quelque chose de dangereux pour le pays sur lequel il exerce ses dons de virtuose. En vérité, ce n’est pas par un homme qu’une nation se sauve le mieux, mais par des hommes. Rien n’assure et ne perpétue davantage la puissance et la prospérité d’un État qu’une élite organisée, attachée à sa fonction, fidèle à son idéal, et qui, se renouvelant sans cesse, jouissant d’une expérience toujours accrue, dure à travers les temps comme une personne immortelle. Il suffit, pour faire foi de cette vérité, de rappeler l’histoire de Rome et celle de Venise, celle de l’Angleterre, celle du Japon. Un grand homme est parfois entraîné par son génie même hors de l’ordre politique. Une élite y reste toujours ; elle n’est pas égarée par des fantaisies individuelles ; rien ne la distrait de son labeur. Qu’un grand homme se produise alors, il ne fait qu’achever la pyramide. Qu’il ne se présente point, on peut dire que c’est la réussite même de ces élites, dévouées à leur tâche austère, de n’avoir pas besoin de ce magnifique recours.
Il y a une différence considérable entre le fait de vouloir être sauvé par un homme ou par des hommes : dans le premier cas, il s’agit d’une attente paresseuse et inerte ; dans le second, d’une recherche active et d’une réforme que chacun de nous peut commencer sur soi-même. Un grand homme tombe du ciel ; des hommes montent des profondeurs d’une nation."
La seule et vraie réforme, c’est la réforme de soi-même !
Le Français d’un Bonnard, c’est comme une langue étrangère que l’on entend souvent mais que l’on n’a jamais vraiment apprise ni pratiquée : on la comprend, mais on n’est pas capable de la parler ou de l’écrire.
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