Si mon père était ma mère…
Non, aucun rapport avec la théorie du genre. Cela m’est venu à l’esprit lorsque je suis tombé sur une remarque de Goethe, citée par Raymond Abellio dans un ouvrage que je n’avais jamais eu entre les mains et dont j’avais plus ou moins oublié l’existence, La fin du nihilisme (1943, co-écrit avec André Mahé et signé par Abellio sous son vrai nom, Georges Soulès), remarque que voici :
"A relire Homère, je ressens dans toute son ampleur quel mal indicible nous a fait le fatras judaïque. Si nous n’avions jamais connu ces sodomies et ces insanités égypto-babyloniennes, et qu’Homère eût été notre Bible, quelle tout autre figure eût faite l’Humanité !"
Voilà qui est très con. On peut d’ailleurs imaginer qu’Abellio, qui par la suite travailla beaucoup sur la Bible et la Kabbale, regretta quelque peu cette citation (il l’évoque encore ceci dit dans Heureux les pacifiques, 1947). Quoi qu’il en soit, et sans trop chercher à interpréter ce propos de Goethe, dont Mahé et Soulès ne donnent pas la source, qu'il avait peut-être énoncé un jour où il avait trop picolé..., ce qui est m’intéresse ici (et j’espère y revenir plus précisément bientôt), c’est à quel point cette phrase est caractéristique d’un certain état d’esprit, rencontré souvent par Muray dans son 19e siècle à travers les âges, état d’esprit qui se manifeste sous la forme de questions récurrentes : et si les Juifs n’avaient pas existé ? Et s’il n’y avait pas trace de judaïsme dans notre histoire ? Et si on pouvait s’arranger, enfin, pour qu’il n’y ait plus d’élément juif dans l’histoire à venir ? Etc.
Or, s’il me semble en effet pertinent de ne pas trop prendre au sérieux ce que l’on peut lire et entendre en ce moment sur le judéo-christianisme ou la civilisation judéo-chrétienne (j’y reviendrai de même…), il faut tout de même le reconnaître : les Juifs, c’est comme les pédés - qu’on le veuille ou non, il y en a, ils existent, et ça fait déjà un fameux bail. Ils sont même - les Juifs - très doués pour ça, pour durer. Ils ne sont pas doués que pour ça (pour le meilleur et pour le pire…), mais ils ont peu de rivaux en la matière. - C’est peut-être d’ailleurs ce qui fait enrager Goethe et ceux qui poussent le même genre de soupirs que lui : la conscience que sa civilisation risque, tout compte fait, de durer moins longtemps que le peuple juif. C'est une forme d'éternel retour (dans le cul de Nietzsche) : les civilisations passent, les Juifs restent...
A suivre !
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