Du jeune Bloy en Dr Mengele (ou en transhumaniste, si vous préférez)…
Bloy médite sur le Jour des Morts, sur le fait que les Parisiens ne se rendent sur les tombes de leurs proches décédés que de façon purement rituelle et conventionnelle. Cette apathie religieuse lui suggère une approche toute moderne de la question :
"Il faudrait simplement tirer parti des décédés et industrialiser les cadavres. Les cimetières et leurs habitants sont des non-valeurs dans une société pouilleuse qui n’a pas le moyen d’en supporter. Que la reine des coeurs modernes, que la glorieuse industrie se lève enfin sur cette question et qu’elle prononce ! La chimie n’est pas un vain mot, peut-être ! Ferons-nous du cirage ou de l’engrais ? Quelque savant contrefaçonnier ne trouvera-t-il pas le moyen d’extraire de nos ancêtres de l’huile de foie de morue, du papier Watman, de la chandelle ou des confitures ? La solution industrielle de la question des morts me paraît la seule solution vraiment pratique et vraiment digne…"
Quelques pages plus loin, et alors qu’il évoque en termes peu amènes un magnétiseur - c’est-à-dire un occultiste, pour parler comme Muray -, et la possibilité que ce magnétiseur essaie sur lui quelques passes, il lâche cette sentence lapidaire et générale :
"J’ai l’archaïsme de croire que le corps humain est une forme symboliquement divine et qu’il doit être respecté."
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