dimanche 7 octobre 2018

"Une manière de sophisme lyrique..."

Week-end bloyen… Je ne me permettrai pas de souligner plus d’une fois l’actualité de ce texte.

"Il n’y a peut-être jamais eu d’exemple de ce suicide involontaire de tout un peuple acharné à se déshonorer et à se désarmer lui-même. Comme il fallait une manière de sophisme lyrique à une race aussi généreuse, on a commencé par s’élever contre le chauvinisme, au nom de la fraternité universelle. Le chauvinisme, c’est-à-dire, au fond, la préférence, le choix décidé d’une patrie quelconque. On en est maintenant à la haine nationale de l’armée et de toutes les formes imaginables de la force publique. Ainsi, on ne tâtonne plus, on ne frappe plus au hasard, on sait désormais ce qu’on veut détruire et on ne se gêne plus pour le dire exactement. L’ESPRIT MILITAIRE, VOILÀ L’ENNEMI !

Certes, nous voilà loin de 92 et de la fameuse envolée de républicains adolescents qui partaient en chantant pour la délivrance des peuples. Il est vrai que la filiale histoire révolutionnaire, écrite dès le lendemain par les quatorze armées sédentaires de nos historiens bêtes ou crédules, nous a quelque peu daubés sur l’enthousiasme sans tache de cette dénichée de collégiens sanglants. Mais, enfin, il y eut là toute une génération qui s’allaita d’infini pendant vingt ans et qui devint la prodigieuse armée de Napoléon. Or, on sait si Dieu a permis que cela fût grand puisque nos ennemis triomphants sont encore tentés de s’estimer vaincus quand ils s’en souviennent. 

Il arrive donc la chose terrifiante que voici. 

La France extermine sa propre armée, sa dernière ressource et c’est par le ridicule qu’elle achève ce que d’ineptes décrets ministériels ont commencé depuis quelques années. Il serait puéril de conserver sur ce point la plus diaphane des illusions."

Remarquons que nous sommes en 1884, bien avant donc que suite à l’affaire Dreyfus la raie publique ne se mette à épurer l’armée de ses cadres les moins dociles politiquement, ce que le pays tout entier eut à regretter en 1914. (Il fallut même rappeler d’urgence des généraux catholiques, vue l’impéritie criminelle des gradés franc-maçons…) Et redonnons la parole au Maître pour finir cette petite livraison dominicale : 


"J’ai… en vue l’armée française qu’on outrage impunément et que j’aime avec passion, comme l’une des plus grandes écoles du sacrifice qui se soient vues sur cette planète où la guerre est d’institution divine."