Les Français commencent à s'apercevoir...
Intéressant entretien avec Fabrice Grimal dans le dernier numéro d’Éléments, interrogé par le débonnaire gauchiste David L’Épée sur les potentialités révolutionnaires dans la France d’aujourd’hui.
Une remarque lucide pour commencer :
"Nous en arrivons à un seuil critique, car [les Français] commencent à s’apercevoir que, pour obtenir des choses pas si révolutionnaires que ça, il faut peut-être aujourd’hui faire une révolution."
Un parallèle avec la situation en France avant 1789, et la perte du sens du devoir chez les aristocrates, ensuite :
"Longtemps, les Français ont calmement toléré que leur élite prospère beaucoup plus que la moyenne, mais ils posaient des conditions, des contreparties : que leurs enfants aient accès aux mêmes formations si leurs capacités le permettent, et que le niveau de vie monte en proportion de celui de leurs dirigeants, qu’ils sont prompts à admirer de bon coeur dès que ceux-ci le méritent. Mais si nous vivons aujourd’hui une véritable révolte, c’est celle d’une élite mondialisée durablement coupée de ses bases, qui revendique toute honte bue de mener une lutte des classes à l’envers. Comme les nobles de 1789, les grands banquiers d’aujourd’hui ne prennent plus réellement de « risques », les PDG toucheront leurs parachutes dorés quoi qu’il arrive, et les humiliations subies par les employés du quotidien ne sont mêmes plus justifiables par des augmentations de salaire régulières ou des perspectives meilleures pour leurs enfants, mais uniquement par la crainte du chômage. Le bâton sans la carotte. Au passage, l’autre parallèle passionnant entre la situation actuelle et la Révolution, c’est la question de la dette et la souveraineté financière."
Il se peut que nous entrions ici dans une thématique soralienne, mais l’interview prend ensuite une autre direction. Une remarque acerbe de ma part pour finir : si la situation s’aggrave de façon conséquente, et qu’enfin les Français descendent dans la rue, je leur conseille de bien fermer leur porte à clé, histoire de ne pas se faire dévaliser par la racaille (qui jouera moins avec les flics si ceux-ci sont armés) pendant qu’ils feront la révolution. Après une journée à s'être fait frapper par les CRS, rentrer chez soi pour découvrir que la banlieue en a profité pour vider votre appart, il y a mieux pour le moral...
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