mardi 26 février 2019

"Telle devient la France légale."

Cher Jean Madiran ! Je rouvre les Chroniques sous Benoît XVI, et tombe sur ce passage (janvier 2013) : 

"Récapitulons. Comme s’ils étaient verbalement enchaînés par une malédiction bien méritée, les promoteurs de la loi pour marier entre eux les homosexuels s’obstinent à lui donner l’appellation dont l’absurdité et la tromperie sont les plus évidentes : ils n’en démordent pas de prôner  « le mariage pour tous » alors que manifestement : 

  1. il ne sera pas pour tous (pas de mariage entre frères et soeurs, entre parents et enfants), 
  2. le mariage, union d’un homme et d’une femme, n’est nullement interdit aux homosexuels, beaucoup d’entre eux sont mariés, 
  3. mais la loi prévue transformera le mariage en un autre contrat, tout en gardant trompeusement le nom, et c’est un autre contrat, dénaturalisé, qui sera « ouvert » par la loi aux homosexuels.

Seul résultat, le mariage sera politiquement détruit, dans la société civile il n’en subsistera que le nom. Telle est la « supercherie » dont l’intentionnalité est d’effacer l’image de Dieu dans la nature humaine, car Dieu la créa homme et femme. 

Un soi-disant « ensemble d’associations de chrétiens progressistes » militant pour l’absurde et menteur « mariage pour tous » (qui ne sera ni pour tous, ni un mariage, mais elles s’en moquent) pétitionne au sein de l’Église notamment, en ces termes : 

« Les évêques n’ont aucun droit à parler au nom des catholiques, qu’ils n’ont jamais consultés. »

Attention : voilà le problème, exactement posé, mais à l’envers. 

Les évêques ont principalement le devoir (et donc le droit) de parler au nom de Dieu. Ils ne parlent pas « au nom des catholiques », si ce n’est exceptionnellement, subsdidiairement, et sans les avoir consultés. Car les évêques ne sont pas les représentants des catholiques et de leurs opinions changeantes. L’Église n’est pas une démocratie, elle n’est pas fondée sur la supposée « volonté générale ». Elle est fondée par Dieu, elle est fondée sur la parole de Dieu qui ne change pas. Elle est Jésus présent et communiqué. La démocratisation ne sera jamais autre chose qu’une maladie plus ou moins chronique depuis la Révolution française et sa Déclaration des droits de l’homme sans Dieu. 

Cette maladie idéologique est à l’origine de cinquante années de divergences et d’oppositions entre l’épiscopat français et le Saint-Siège sur le catéchisme, sur la liturgie, sur la morale conjugale. L’Église qui est en France s’en est trouvée paralysée, ou endormie, quand est arrivé le droit à l’avortement libre et remboursé par l’État républicain. Mais maintenant on se trouve le dos au mur. La Bible va tomber, pour « homophobie », sous le coup de la loi, à moins de censurer Sodome et Gomorrhe. Aucun catéchisme ne peut plus déjà, sans risquer amendes et prison, dire comme le Catéchisme de Saint Pie X : 

« Il y a quatre péchés dont on dit qu’ils crient vengeance devant la face de Dieu : 1) l’homicide volontaire ; 2) le péché impur contre l’ordre de la nature ; 3) l’oppression des pauvres ; 4) le refus du salaire aux ouvriers. »

La morale catholique concernant le « péché impur contre l’ordre de la nature » est menacée d’être condamnée pour « homophobie » par la loi républicaine et la jurisprudence socialiste, comme elle l’est déjà par l’information dominante, par la culture officielle et par l’éducation dite nationale. Telle devient la France légale.


Quelle honte."