Le simple attrait pour le sensible.
"Il est tout à fait vrai qu’à la veille de la Réforme nous pouvons trouver dans l’Église romaine de vrais torts, poussant à la révolte. Mais pas un seul de ces vrais torts n’a été réformé par la Réforme. Par exemple : c’est un abus abominable que la corruption de monastères permette parfois à un riche noble de jouer au mécène et même de devenir le père abbé, ou de puiser dans les revenus qui étaient censées appartenir à une communauté de pauvreté et de charité. Mais la Réforme n’a rien fait d’autre que de permettre au même riche noble de s’emparer de tout le revenu, de saisir le monastère entier et de le transformer en palais ou en porcherie, et d’éradiquer complètement le dernier souvenir de la légende des pauvres frères vivant en communauté. Les pires choses du catholicisme mondain ont encore été empirées par le protestantisme. Mais les meilleures choses ont perduré tant bien que mal à travers l’ère de corruption ; non, elles ont même survécu à l’ère de la Réforme. Elles survivent de nos jours dans les pays catholiques, non seulement dans la couleur, la poésie et la popularité de la religion, mais dans les leçons les plus profondes de psychologie pratique. Et elles sont si justifiées, avec le recul de quatre siècles, que chacune d’entre elles est maintenant copiée, même par ceux qui les ont condamnées, et bien qu’il s’agisse souvent de copies caricaturées. La psychanalyse est le confessionnal sans les garde-fous du confessionnal ; le communisme est le mouvement franciscain sans l’équilibre modérateur de l’Église ; et les sectes américaines, après avoir conspué pendant trois siècles la théâtralité et le simple attrait pour le sensible des papistes, « égayent » à présent leurs cérémonies avec des films grand écran et des rayons de lumière vermeille qui tombent sur la tête du pasteur. Si nous avions un rayon de lumière à projeter, nous ne l’aurions pas dirigé sur la tête du ministre du culte…"
Chesterton, vous l’aurez sans doute compris.
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