samedi 30 mars 2019

"Anatomiquement, culturellement et sexuellement, les seins, c’est la femme, et leur réalité saute aux yeux de tout mâle normalement constitué."





Je recopie cette phrase innocente et m’aperçois que, dans le contexte délirant actuel, certains auraient envie d’en contester les termes. Les seins construction sociale ? Je reprends : 

"Anatomiquement, culturellement et sexuellement, les seins, c’est la femme, et leur réalité saute aux yeux de tout mâle normalement constitué. La poitrine, ce n’est jamais que l’ensemble de la cage thoracique. Pas de quoi en faire un plat, sauf quand elle est fumée - la seule dérive un peu cochonne qu’on puisse lui accorder. La poitrine, ce fut aussi la funeste association avec la tuberculose pulmonaire, qui engendra bien des phtisiques à qui Simenon trouvait toutefois du charme : « Il avait cette séduction de certains poitrinaires, des traits fins, une peau transparente, des lèvres sensuelles. » Chacun son truc…

Bref, la fonction érotique de la femme trouve son épicentre au bout des seins. Mais aussi sa fonction affective. Quand elle est mère, elle donne le sein et la maternité ne vient pas par l’opération du Saint-Esprit, sauf pour la Sainte Vierge. Notons que les textes sacrés, loin d’être bégueules, se montrent joyeusement prolixes quant au sein : le sein de Dieu, le sein de la terre, le sein des fidèles, le sein de l’Église (dont il ne fait pas bon d’être banni !), et même celui de la Vierge. Mais ces seins-là ne vont pas de pair, ni par paires. Imaginez le scandale si l’on parlait des seins de la Vierge. Les gros bonnets du Vatican ne manqueraient pas de nous remonter les bretelles ! Quand un problème de poitrine devient un problème de foi…"

J.-L. Chiflet, merci pour lui.